Elles croyaient qu’elles allaient retrouver leur bonne santé en recourant à ce charlatan, un quadragénaire qui s’est révélé être un escroc qui profitait de la naïveté de quelques femmes. Deux d’entre elles ont pu le démasquer.
Nous sommes à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Tinghir. Au box des accusés se tient ce jeudi 31 octobre un homme, quadragénaire, poursuivi en état d’arrestation pour escroquerie, menace de révéler des faits portant atteinte à un tiers, harcèlement sexuel, prise de photos, diffusion d’une composition de photos et déclarations sans son autorisation dans l’intention de porter atteinte à sa vie privée et charlatanisme. Les deux plaignantes qui ont été convoquées par le tribunal étaient présentes et éraient prêtes à présenter leurs témoignages alors que d’autres victimes ont choisi de garder le silence. Ces deux jeunes femmes ont décidé de raconter leur mésaventure avec ce quadragénaire qui se faisait passer pour un fkih qui effectuait la «Roqya» en faisant la lecture soutenue et répétitive de quelques versets du Coran tout en touchant le «patient». Selon l’une d’elles, convaincue que cette méthode est une solution à ses souffrances aussi bien corporelles que psychiques, elle s’est rendue chez lui dans l’intention de trouver le médicament convenable. Certes, il l’a accueillie chaleureusement tout en la conduisant vers une chambre où ils étaient tout seuls. Il a commencé à faire des mouvements, il lui a même fait des attouchements à ses parties intimes tout en la photographiant, sans aller plus loin. Pendant ce temps-là la victime est restée calme croyant que cela faisait partie du traitement. Après avoir terminé la séance, il ne lui a pas demandé de retourner chez lui. Il s’est contenté d’empocher l’argent qu’elle lui a versé avant de partir. Seulement, au fil des jours, il lui a téléphoné pour commencer à la faire chanter. Il l’a menacée de diffuser les photos qu’il a prises d’elle sur les réseaux sociaux ou de les envoyer à son mari et ses enfants si elle ne lui donnait pas les sommes d’argent qu’il réclamait. Loin de céder à ce chantage elle a recouru à la justice. Le mis en cause a évidemment nié les charges retenues contre lui.
Après le réquisitoire du substitut du procureur du Roi qui a requis la peine maximale, la plaidoirie de son avocat de la défense qui a réclamé son acquittement et sa dernière parole où il a demandé la clémence, le tribunal l’a jugé coupable et l’a condamné à deux ans de prison ferme.