A Tanger, à l’occasion de la deuxième édition des Assises Nationales de la Régionalisation Avancée tenue du 20 au 21 décembre dernier, les différents participants ont été quasi-unanimes au sujet de la problématique de la déconcentration administrative. A la fin des travaux de cette messe sur la Régionalisation, ils ont tenu à souligner l’importance d’accélérer la mise en œuvre de la Charte de déconcentration administrative en vue de renforcer la gouvernance territoriale intégrée.
Dans le même sens, ils ont plaidé pour le parachèvement de l’application de la feuille de route relative au Cadre d’orientation pour l’opérationnalisation de l’exercice par les régions de leurs compétences notamment celles liées aux transports, à l’investissement et à l’eau, tout en développant des mécanismes de suivi et d’évaluation de l’efficacité de la performance des acteurs territoriaux. A cet égard, ils ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités des régions à relever les défis et les enjeux d’un développement territorial intégré et durable.
Parmi les recommandations formulées également par les participants à ces Assises, figure la poursuite de l’opérationnalisation des mécanismes participatifs de dialogue et de concertation en vue de faciliter la contribution des citoyens et des associations à l’élaboration des programmes de développement et d’assurer leur suivi, conformément aux modalités définies dans le règlement intérieur de la région.
Dans ce cadre, ils ont aussi souligné la nécessité d’activer l’exercice des attributions de la région pour améliorer son attractivité territoriale, en adoptant une approche plus flexible et interactive dans le but de parvenir à un développement durable et intégré.
Sur un autre registre, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de la convergence des politiques gouvernementales avec les projets et programmes de développement régionaux en plus de la promotion d’une planification unifiée, tout en assurant la convergence de la programmation financière entre les programmes nationaux et régionaux, en tenant compte des spécificités de chaque région.
Parmi les recommandations à retenir aussi, le renforcement des régions dans l’appui aux investissements productifs, le développement des mécanismes de coordination avec le secteur privé et les investisseurs, et de simplifier les procédures administratives liées à l’investissement aux niveaux national et local, appelant à augmenter les ressources financières allouées aux régions, et de les accompagner, avec les collectivités territoriales, pour une exploitation plus efficiente de l’emprunt comme mécanisme de financement de leurs programmes d’investissement.
C’est dire qu’en somme, on plaide pour un exercice effectif de la Régionalisation avec de véritables attributions et pouvoirs. Le président du Conseil de la région Béni Mellal-Khénifra, Adil Barakat, a mis en avant la nécessité de renforcer davantage les compétences des services déconcentrés des départements gouvernementaux au niveau des régions en matières de prise de décision, de gestion financière et économique ou de développement : « Les défis auxquels sont confrontées les Régions ne sont pas liés à la gestion ou aux compétences, mais plutôt à l’absence d’une prise de décision régionale », a-t-il dit, notant l’importance d’accorder aux délégués et directeurs régionaux les pleins pouvoirs en rapport avec la prise de décision.
Intervenant lors de la cérémonie de clôture de ces Assises, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a tenu à préciser que le développement régional requiert la conjugaison des efforts de l’ensemble des acteurs en vue de garantir aux citoyens la prospérité et une vie décente.
Le Message Royal, a poursuivi M. Laftit, met l’accent sur la nécessité de relever les défis qui se dressent encore sur la voie de la mise en œuvre optimale du chantier de la régionalisation avancée, notamment ceux liés à une application effective de la Charte nationale de déconcentration administrative et à l’opérationnalisation complète de l’exercice par les régions de leurs pleines compétences.
Parmi ces défis, il a également cité le renforcement de la démocratie participative aux niveaux régional et local, la mise en œuvre du principe constitutionnel relatif à la reddition des comptes en matière de gestion de la chose territoriale, la promotion de l’attractivité des régions et la capacité des régions à développer des mécanismes de financement permettant de faire face à certaines crises et de s’adapter aux mutations imposés par la conjoncture et les aléas futurs.
M. Laftit a souligné, par ailleurs, que la participation de plusieurs acteurs à cet événement, dont des élus, des parlementaires, des responsables gouvernementaux, des présidents d’institutions constitutionnelles, des acteurs de la société civile ainsi que des représentants d’organisations internationales partenaires, a permis des débats constructifs et fructueux autour de thèmes ayant trait aux défis auxquels le chantier de la régionalisation avancée est confronté.
Ces contributions ont aussi mis l’accent sur les opportunités qu’offre la régionalisation avancée en tant que plateforme pour le renforcement de la gouvernance locale, de la justice spatiale et de l’efficience dans la gestion des ressources, et espace de travail collectif donnant l’opportunité aux acteurs de réfléchir à la promotion du développement intégré à travers la mise en œuvre territoriale des politiques publiques, a relevé le ministre.
Ce fut en somme un grand plaidoyer pour davantage de déconcentration administrative.
H.Z
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