Le 5e congrès ordinaire de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le parti fondé et porté par le regretté Soumaïla Cissé. Une occasion pour les participants et intervenants de rendre hommage à cet homme d’exception, qu’était Soumy Champion arraché à l’affection des siens le 25 décembre 2020.
Ce samedi 21 décembre 2024, le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a été le théâtre du 5ᵐ congrès ordinaire de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), le parti fondé et porté par notre regretté président, Soumaïla Cissé. Cet événement d’envergure s’est imposé comme un vibrant hommage à cet homme d’exception, unanimement salué par l’ensemble des intervenants. Le président du parti, Honorable Gouagnon Coulibaly, a déclaré avec émotion : « Le président Soumaïla Cissé est et sera toujours l’absent le plus présent de nos réunions et rassemblements politiques. » Ce congrès a ainsi marqué, sans conteste, l’hommage le plus abouti et solennel rendu à Soumaïla Cissé depuis sa disparition tragique, ce funeste 25 décembre 2020.
Parmi les moments marquants de cette journée, le discours d’Abdrahamane Diarra, président de la jeunesse du parti, a particulièrement captivé l’auditoire. Il a exprimé avec éloquence le souhait qu’une statue symbolisant l’héritage et la stature de Soumaïla Cissé soit érigée en son honneur. Ce message, empreint de solennité, reflète l’attachement des nouvelles générations à l’œuvre politique et humaine de ce grand homme.
L’intervention percutante d’Hamidou Doumbia, représentant du parti Yéléma (« changement »), a également marqué les esprits. Avec un verbe incisif et une éloquence captivante, il a interpellé l’actuelle direction de l’URD en ces termes : « Vous ne pouvez pas vous réclamer de l’héritage de Soumaïla Cissé tout en soutenant aveuglément ceux qui cherchent à affaiblir les partis politiques maliens. » Bien que cette déclaration mérite une analyse nuancée, elle met en lumière l’exigence d’une position cohérente et stratégique dans la défense des acquis démocratiques. Il a terminé pour dire je cite : « Heureusement que le soutien de l’URD se fait avec des propositions de réformes »
Le représentant de la CODEM, quant à lui, a souligné que plusieurs partis politiques perçoivent l’URD comme un acteur clé pour la restructuration et la revitalisation de l’espace politique malien. Cette observation revêt une importance capitale dans un contexte où le pluralisme politique est menacé. Les propos récents qu’aurait tenus le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, affirmant que « nous allons réduire le nombre de partis politiques, et cela fera mal », invitent à une anticipation stratégique. Une rationalisation des formations politiques pourrait se justifier, mais elle doit se faire dans le respect des principes démocratiques et non au détriment de la diversité des idées.
Dans une intervention vibrante, Nouhoum Togo, fidèle à son style énergique et direct, a appelé à l’unité en ces termes saisissants : « Si vous échouez à rassembler tous ceux qui ont œuvré aux côtés de Soumaïla Cissé, ce dernier vous maudira depuis l’au-delà ! » Avant de faire un lapsus révélateur – en disant ‘mon parti URD’ au lieu du nom de son propre parti, dont je ne me souviens pas ici.”.
En effet, après la disparition de Soumaïla Cissé, il était inévitable que des divergences émergent quant à la direction du parti. Bien que j’aie initialement soutenu les opposants à la direction actuelle, j’ai fait le choix de rester fidèle à l’URD après l’échec des recours judiciaires. Quitter le parti aurait été une démarche incohérente ; connaissant l’ancrage immuable de l’URD dans ma propre circonscription et dans l’ensemble de la région de Kayes, qui constitue l’agrégat électoral de Soumaïla Cissé durant toute sa carrière politique.
En somme, son nom et l’URD sont indissolublement liés, et sa mémoire constitue un socle fédérateur pour les militants. Dans une salle comble, les ovations nourries chaque fois que son nom était mentionné m’ont conforté dans ma conviction : ma place est ici, au sein de l’URD, pour œuvrer à la pérennité de son « bébé politique ». Je ne regrette pas les combats menés pour préserver l’intégrité de la direction du parti. Certes, il ne suffit pas d’avoir des idées ; il faut du pouvoir pour les mettre en pratique, et une direction d’un parti politique n’est pas négligeable dans cette perspective. Mon principal souci était d’éviter que l’URD ne devienne un simple outil au service d’ambitions d’autres figures politiques, une dérive qui aurait trahi son essence. Aujourd’hui, ce congrès a permis de consolider une direction stable et légitime, offrant une base solide pour envisager l’avenir avec ambition.
Il appartient désormais à chaque militant de transcender les clivages internes et de s’engager pleinement dans le renforcement du parti. Parmi les réformes stratégiques nécessaires, la digitalisation complète de nos processus doit être une priorité. Une transition numérique permettra d’améliorer l’efficacité organisationnelle, de renforcer la transparence et d’accroître la visibilité du parti. En tant que l’un des secrétaires chargés des relations extérieures, nommé à l’issue de ce congrès, je m’engage à impulser cette dynamique de modernisation et à œuvrer pour que cette vision devienne une réalité tangible.
En conclusion, ce congrès représente un tournant décisif pour l’URD. Il relance l’espoir, redéfinit nos priorités et réaffirme notre engagement envers les idéaux portés par Soumaïla Cissé. Son héritage restera une boussole et une source d’inspiration éternelle pour notre parti et pour le peuple malien. Ensemble, nous ferons de l’URD une force incontournable au service du Mali et de sa démocratie.
Moustapha Siby (Fidèle compagnon de Soumaila Cissé)