65e session ordinaire de la CEDEAO : Le retrait des pays de l’Alliance au menu

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale se réuniront le dimanche 15 décembre 2024 à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Principal enjeu de cette 65e session ordinaire avant Noël, c’est d’entériner le retrait annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cédéao.  Malgré les avantages qu’offre la Cédéao à […]

65e session ordinaire de la CEDEAO : Le retrait des pays de l’Alliance au menu
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Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation sous-régionale se réuniront le dimanche 15 décembre 2024 à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Principal enjeu de cette 65e session ordinaire avant Noël, c’est d’entériner le retrait annoncé du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cédéao.  Malgré les avantages qu’offre la Cédéao à ses Etats membres en termes d’autonomie accrue en politique et économie, la décision fracassante en janvier des pays de l’AES de s’y retirer semblerait à point de vue irréversible. Pour les analystes politiques et les diplomates ouest africains, ce sommet des chefs d’Etat et gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui doit se tenir ce 15 décembre à Abuja est inédit. Et pour cause, le principal dossier inscrit à l’agenda des chefs d’Etat de l’organisation régionale sera sans nul doute le retrait des Etats de la Confédération des Etats du Sahel (AES) qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ce processus de retrait, qui doit théoriquement être entériné le 29 janvier 2025, n’a toujours pas été formellement acté. Selon plusieurs sources, c’est ce que devraient faire les chefs d’État de la Cédéao le 15 décembre. Faut-il accorder un délai supplémentaire à l’AES ? Avant même l’ouverture de ce sommet, cette question cristallise déjà les dirigeants de la Cédéao. Il y a ceux qui pensent qu’il faut vraiment accorder un délai supplémentaire à ces trois pays pour qu’ils puissent revoir leur copie. Il y a aussi ceux qui trouvent que l’heure ne plus aux négociations et qu’il faut donner à ces trois pays ce qu’ils demandent depuis des mois pour en finir avec cette histoire. Difficultés à négocier Depuis janvier jusqu’à maintenant, les diplomates de la Cédéao, ceux de l’Union africaine sans oublier les personnalités influentes de l’Afrique de l’ouest se sont activés dans les coulisses et d’autres ouvertement pour trouver une solution en essayant de dissuader les trois pays à revoir leur décision. Mais hélas ! Ils se sont heurtés à de polis refus. En juillet, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a parrainé la nomination de l’ancien ministre sénégalais Abdoulaye Bathily en tant que médiateur de la Cédéao avec l’AES. Ce dernier s’est, dans ce cadre, rendu en octobre au Burkina Faso et au Mali, sans parvenir, lui non plus, à convaincre les deux Etats de revenir sur leur décision. En marge de l’investiture pour un quatrième mandat de Paul Kagamé, en août dernier à Kigali, le diplomate sénégalais a évoqué le dossier avec plusieurs présidents ouest-africains, soulignant ainsi ses difficultés à négocier avec Bamako et Ouagadougou. Pas moins de deux semaines, le président ghanéen Nana Akufo-Addo (fin de mandat à la tête du Ghana) dans une récente interview a exprimé son souhait de voir les pays membres de l’Alliance des États du Sahel réintégrer la Cédéao, soulignant davantage leur rôle historique en tant que pays fondateurs. Il a insisté aussi sur la nécessité de repenser le fonctionnement de l’institution pour faciliter leur retour. Outre Dakar et Accra, Abuja a tenté de mener plusieurs missions de bons offices sans succès. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, s’est entretenu, le 5 novembre à Lomé, avec le président togolais, Faure Gnassingbé sur ce dossier. Visiblement, le Togo s’est montré pessimiste quant à un retour de l’AES dans l’organisation ouest-africaine. D’ailleurs selon des sources diplomatiques, Faure plaide davantage pour un accompagnement de ce retrait. Le chef de la diplomatie nigériane s’est également rendu début novembre à Abidjan, Bissau et Banjul pour les mêmes raisons. Cette semaine et la semaine prochaine, le chef de la diplomatie nigériane doit entamer une série de consultations avec plusieurs de ses homologues en préparation du sommet du 15 décembre avant la rencontre des ministres des Affaires étrangères prévue ce 11 décembre à Lomé. Chargé d’organiser la mise en place technique du retrait des pays de l’AES, le président de la Commission de la Cédéao, Omar Touray, doit à son tour présenter aux Etats membres les premières conclusions de ses travaux lors du sommet du 15 décembre. Pour cela depuis septembre, ce dernier a multiplié les voyages dans la sous-région et s’est spécifiquement rendu à Lomé le 19 novembre pour évoquer le sujet avec le président togolais. Cependant, si ce retrait est acté lors de ce sommet, les questions qui seront en suspens figurent celle de l’avenir des fonctionnaires maliens, nigériens et burkinabè actuellement en poste au sein de la Cédéao, ainsi que celle des bâtiments de l’organisation à Bamako et à Ouagadougou. Ousmane Mahamane