A Antalya, l’AES pose ses conditions d’élargissement

Le chef de la diplomatie nigérienne a exposé à Antalya les conditions d’adhésion à la Confédération des États du Sahel, tout en mettant en garde contre les risques d’infiltration par des régimes jugés hostiles. La Confédération des États du Sahel (AES) pourrait s’élargir à d’autres pays africains, mais à des conditions strictes, a indiqué le […]

A Antalya, l’AES pose ses conditions d’élargissement
   maliweb.net
Le chef de la diplomatie nigérienne a exposé à Antalya les conditions d’adhésion à la Confédération des États du Sahel, tout en mettant en garde contre les risques d’infiltration par des régimes jugés hostiles. La Confédération des États du Sahel (AES) pourrait s’élargir à d’autres pays africains, mais à des conditions strictes, a indiqué le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, lors du Forum diplomatique d’Antalya, le 12 avril 2025. « Quand on a créé l’AES, on l’a créée à trois, pour des raisons sur lesquelles je ne veux pas revenir », a déclaré le chef de la diplomatie nigérienne, rappelant les motivations initiales du Niger, du Mali et du Burkina Faso, fondateurs de cette alliance née de leur rupture avec la Cédéao. Tout en confirmant l’ouverture de l’AES à de nouveaux membres, Sangaré a insisté sur la nécessité d’un processus encadré. « Est-ce que d’autres pays peuvent rejoindre l’AES ? Je pense que oui. Nous n’avons pas créé l’organisation pour qu’on reste entre nous trois », a-t-il affirmé, en présence de ses homologues malien et burkinabè. Mais cette ouverture, a-t-il souligné, suppose des garanties solides. « C’est une question qu’il faudra que les trois pays s’asseyent pour discuter, parce qu’il y aurait des conditions », a-t-il expliqué, invoquant des risques d’infiltration par des États jugés hostiles. « Nous serons très regardants vis-à-vis de ça. » Des régimes visés, pas les peuples Le diplomate nigérien a par ailleurs nuancé la nature des tensions entre l’AES et le reste du continent. « Nous n’avons pas peur des pays africains. Nous avons peur des régimes africains. Les Africains, de manière générale, sont d’avis avec ce que nos pays font », a-t-il déclaré. Présentée comme un « projet témoin pour l’Afrique », la Confédération sahélienne, officialisée en juillet 2024, repose sur quatre piliers selon le ministre : la souveraineté nationale, le respect de la dignité des peuples, la priorité aux intérêts locaux, et une coopération internationale respectueuse. Des signaux de rapprochement diplomatique et économique entre l’AES et plusieurs États de la région confirment l’intérêt croissant pour ce modèle alternatif d’intégration régionale, dans un contexte de remise en cause des institutions panafricaines traditionnelles. AC/APA Apanews