Abou Dhabi appelle à une trêve au Soudan, quels sont les objectifs derrière cette initiative ?

Alors que la guerre au Soudan approchait de la fin de sa deuxième année, le 11 février de ce mois, les Émirats arabes Unis ont appelé les deux parties au conflit au Soudan à conclure une trêve et à parvenir à un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan, mais une source haut placée de l’armée […]

Abou Dhabi appelle à une trêve au Soudan, quels sont les objectifs derrière cette initiative ?
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Alors que la guerre au Soudan approchait de la fin de sa deuxième année, le 11 février de ce mois, les Émirats arabes Unis ont appelé les deux parties au conflit au Soudan à conclure une trêve et à parvenir à un cessez-le-feu pendant le mois de Ramadan, mais une source haut placée de l’armée soudanaise, à travers ses déclarations à Reuters, a répondu à l’initiative émiratie par un rejet. Cette initiative émiratie intervient au moment où l’armée soudanaise a fait de grands progrès dans ses combats contre les Forces de soutien rapide, qui perdent rapidement une zone après l’autre. En moins d’un mois, les Forces de soutien rapide ont perdu de nombreuses villes qu’elles contrôlaient depuis plus de 21 mois, ce qui incite les observateurs à considérer ce qui se passe comme un « effondrement » de ces forces. Par ailleurs, cet appel émirati a coïncidé avec le déploiement par la Turquie de drones de surveillance et de reconnaissance sur la base tchadienne d’Abéché, près de la frontière avec le Soudan. Récemment, des drones turcs ”Bayraktar TB2” ont été aperçus survolant la frontière entre les deux pays, ce qui a entravé le processus de fourniture d’armes aux forces d’Hemedti par les Émirats arabes unis. De nombreux experts estiment que le rejet de cette initiative par l’armée est dû à la conscience que les circonstances actuelles, représentées par les pertes successives des Forces de soutien rapide et la présence turque à la frontière tchadienne, ne sont dans l’intérêt ni des Émirats arabes unis, ni des forces d’Hemedti. Le politologue Mohamed Sadeck, spécialiste des affaires africaines a également ajouté que les Émirats arabes unis cherchent, à travers cette trêve, à donner aux forces de soutien rapide le temps nécessaire pour réorganiser leurs rangs, retrouver leurs forces et chercher de nouveaux moyens de leur apporter un soutien militaire. L’armée soudanaise accuse les Émirats arabes unis d’armer les Forces de soutien rapide, accusations que les experts des Nations Unies et les responsables américains jugent crédibles, tandis que le gouvernement d’Abou Dhabi nie toujours ces accusations. Contrairement aux Émirats arabes Unis, le commandant de l’armée soudanaise Abdel Fattah Al-Burhan considère la Turquie comme un allié important dans cette guerre, qui lui a fourni une aide militaire et financière importante pendant la guerre actuelle contre les Forces de soutien rapide, selon un rapport publié par le site d’informations turc ”Independent Türkçe”. Il convient de noter qu’il y a quelques jours, un document officiel portant la signature d’Al-Burhan a été diffusé sur les réseaux sociaux soudanais, confirmant que ce dernier avait demandé l’aide des services de renseignement turcs pour enquêter sur l’implication du gouvernement de Ben Zayed dans le financement et l’approvisionnement des forces d’Hemedti au Soudan en armes et munitions pour alimenter la guerre dans le pays. En décembre dernier, la Turquie a soumis une proposition de médiation pour résoudre le conflit entre les deux parties aux combats au Soudan, ainsi qu’entre le gouvernement soudanais et son homologue émirati, mais les réunions tenues entre responsables turcs et émiratis, au cours desquelles Ankara a appelé les Émirats à retirer leur soutien aux forces d’Hemedti, n’ont pas produit de résultat positif. Le Centre international de recherche sur les crises ”USKAM” a déclaré qu’Ankara ne pouvait pas parvenir à un accord de paix entre les deux parties au conflit au Soudan, compte tenu de l’intransigeance des Émirats arabes unis et de leur réticence à renoncer à leurs ambitions dans le pays, d’autant plus qu’ils y possèdent des compagnies telles que ”GSK” et ”Tradive General Trading LLC”, qui contrôlent le commerce de l’or et des armes au Soudan. Face au rejet par l’armée turque de cette initiative émiratie et à la prolifération de drones turcs à la frontière tchado-soudanaise, les Forces de soutien rapide se retrouvent dans une situation critique et incapables de répondre aux attaques de l’armée soudanaise, ce qui pourrait indiquer leur capitulation prochaine et par conséquent, les Émirats y perdraient leur influence. Dr Alhibah Al-Fal