
Il y a les mordus des bandes-annonces… Et ceux qui les zappent.
Il y a les accros au pop-corn… Et ceux pour qui le silence est d’or.
Il y a les adorateurs des films d’auteur… Et ceux des blockbusters.
Les Français sont fous de cinéma. Ce n’est pas le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) qui nous démentira, lui qui annonçait fièrement à la fin de l’année une fréquentation record : 181,3 millions d’entrées dans les salles en 2024, plus d’un million d’entrées supplémentaires par rapport à l’année précédente. Un cas presque unique au monde.
Certes, cette semaine, si le septième art a fait couler de l’encre dans les colonnes des journaux étrangers, c’est surtout à cause du procès Depardieu. Quatre jours d’audience tendus, intenses, ponctués d’échanges choquants et marqués par une défense hallucinante. “Comme la résurgence d’un monde d’avant #MeToo. Sidérant”, commentait ainsi Joelle Meskens dans le journal belge Le Soir le deuxième jour, à l’issue de l’audition de Gérard Depardieu, un “Cyrano très loin de sa superbe”, dans un implacable compte rendu d’audience.
Mais ce n’est pas au tribunal que l’on a choisi de vous donner rendez-vous dans l’article sélectionné pour vous cette semaine, chères lectrices et chers lecteurs. C’est dans la file d’attente de votre cinéma préféré, quand vous anticipez les deux heures à venir, en tentant de ne pas vous faire spoiler par les spectateurs qui sortent de la salle. Nous vous proposons de vous plonger dans un article consacré à notre indéfectible passion pour les salles obscures, nous les Français, et particulièrement les Parisiens.
Car c’est depuis Paris que l’auteur, Richard Fausset, décrit pour le New York Times ce qui relève chez nous autant d’une “obligation morale” que d’un engouement viscéral pour cette expérience à la fois personnelle et collective qu’est une séance de ciné. Une relation “presque mystique” !
Le journaliste décrit des files d’attente devant les cinémas d’art et d’essai de la capitale, des ouvertures ou des réouvertures de salles… Et avance même une hypothèse audacieuse et teintée de mauvaise foi : “Cette passion indéfectible pour le cinéma s’explique peut-être par le fait que les appartements parisiens sont trop petits pour accueillir un home cinéma digne de ce nom.”
Que vous soyez d’accord ou non avec cette explication, et quels que soient vos goûts en matière de cinéma, nous vous invitons à lire, traduit en français, cet article au ton optimiste – c’est suffisamment rare pour le souligner. Il est à retrouver ici.
Bonne lecture et bon dimanche.
—Virginie Lepetit
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