À quelques heures de la décision du tribunal : Marine Le Pen, candidate à la présidentielle en sursis

Lundi matin, l’élue du Rassemblement national et ses 23 co-prévenus vont connaître la décision du tribunal dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN/RN. Une condamnation est attendue. Le discours victimaire, rodé depuis près de dix ans et sur lequel le parti compte surfer, l’est également. Que peut-il se passer ?

Publié le 29 mars 2025 Mis à jour le 30 mars 2025 à 16:28

Rarement la vie politique française n’aura été à ce point suspendue à une décision de justice. Ce lundi, peu après 10 heures, le tribunal correctionnel de Paris rendra son délibéré dans l’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés FN. Il pourrait avoir un impact majeur. Car si les juges suivent les réquisitions rendues par le parquet le 13 novembre dernier, ils infligeraient à Marine Le Pen, poursuivie pour « détournement de fonds publics », une peine d’inéligibilité de cinq ans assortie d’une exécution provisoire (les procureurs ont également requis cinq ans de prison dont trois ferme et 300 000 euros d’amende). C’est-à-dire que l’interdiction de participer à une élection serait applicable sans délai, sans même attendre un jugement en appel. Marine Le Pen serait donc rayée de la liste des candidats à l’élection présidentielle de 2027.

« Justice à charge » et « procès politique »

« C’est ma mort politique qui est réclamée », s’était offusquée l’intéressée à l’écoute du réquisitoire. En cas de condamnation, quelle que soit sa nature, le discours victimaire est prêt. Le narratif d’une « justice à charge », d’un « procès politique » visant à l’éliminer, que Marine Le Pen a rodé dès le début de l’affaire, en 2015.

Les médias se font alors l’écho du lièvre soulevé par l’office européen de lutte antifraude qui, avec le Parlement européen, réclame 339 000 euros à la présidente du Front national de l’époque, pour deux assistants parlementaires qui travaillaient en fait pour le parti. « Je ne me soumettrai pas à la persécution, à cette décision unilatérale prise par des adversaires politiques », répond-elle à ce moment, ciblant le président du Parlement Martin Schulz et « les socialistes qui

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