L'éditorial de Stéphane Sahuc

Réarmement de la France : ceux qui paieront les dizaines de milliards de dépenses militaires supplémentaires

La séquence restera dans l’histoire. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, intervient, grave, devant les Français, pour expliquer que la Russie est devenue une menace existentielle pour l’Europe et la France, et, qu’en conséquence, il est vital d’augmenter significativement notre effort militaire.

Le ministre des Armées plaide pour une trajectoire portant le budget militaire à 100 milliards d’euros contre 47 milliards en 2024 et plus de 50 milliards cette année. Dans le même temps, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, annonce un plan de 800 milliards et explique que les dépenses militaires seront sorties du calcul du déficit plafonné à 3 % du PIB.

Des milliards à gogo… « C’est le prix de la liberté et de la sécurité », assène-t-on à ceux qui s’interrogent. Pourtant, les questions demeurent, à commencer par celle-ci : d’où sortent ces milliards ? Le président de la République l’a affirmé bien fort, l’explosion des dépenses militaires se fera « sans augmenter les impôts ». En clair, aucun effort ne sera demandé aux plus riches, pas plus qu’aux entreprises pour « payer le prix de la liberté et de la sécurité ».

La seule augmentation sera celle du temps de travail, justifiée par l’économie de guerre.

Au contraire, ils continueront de bénéficier de dispositifs d’exonération pour les uns et de dizaines de milliards d’aides publiques pour les autres. Quant aux actionnaires des industries de l’armement, pour eux, c’est d’ores et déjà le jackpot avec des cours qui s’envolent en Bourse. Alors ?

Pour trouver l’argent, le pouvoir va faire les poches des salariés, des retraités, des précaires, des chômeurs. La seule augmentation sera celle du temps de travail, justifiée par l’économie de guerre. Sans oublier les saignées dans les budgets sociaux, environnementaux, sanitaires…

L’enseignement supérieur et la recherche se voient amputés d’un milliard d’euros. Un choix qui fragilise l’avenir mais également cette fameuse sécurité qu’Emmanuel Macron nous promet de garantir. En affaiblissant notre système de recherche et de formation, on oublie que la sécurité des individus et des pays n’est pas qu’une question d’armes.

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