Un militant CGT poignardé par des néo-nazis en marge de la projection d'un film à Paris
Mis à jour le 17 février 2025 à 14:15
Un militant de la CGT a été hospitalisé après avoir été poignardé, dimanche 16 février au cœur de Paris, lors d’une attaque perpétrée par un commando d’extrême droite contre une projection antifasciste organisée par une association principalement composée d’immigrés kurdes et turcs.
« Paris est nazi », crie un homme cagoulé dans les rues du 10e arrondissement de Paris, dimanche 16 février. À ses côtés, un commando d’une vingtaine de personnes vêtues de noir sort en trombe des locaux de l’Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT), et s’éparpille dans la capitale.
Quelques instants plus tôt, ce groupuscule d’extrême droite a sauvagement attaqué une projection du film Z de Costa Gavras organisée par le collectif antifa Young Struggle, dans les locaux de l’ACTIT. Sur des vidéos prises par des militants de l’association ciblée, on voit notamment plusieurs hommes cagoulés rouer de coups de pied un individu à terre. Les assaillants étaient également armés de tessons de bouteille, selon un communiqué de la préfecture de police.
L’extrême droite a signé son crime
Deux membres de cette association de jeunes immigrés et européens engagés dans la lutte contre le capitalisme, le fascisme et l’impérialisme ont été hospitalisés suite à l’assaut. Parmi eux, un jeune syndicaliste de la CGT, blessé au couteau, qui est finalement sorti de l’hôpital ce lundi. Six des assaillants ont été arrêtés ce lundi 17 février et le parquet de Paris a confirmé l’ouverture d’une enquête pour tentative d’homicide volontaire. Une source proche du dossier a précisé au quotidien Libération que « tous les gardés à vue, interpellés dans le métro près des lieux des faits, sont de la mouvance d’extrême droite radicale ».
Sur place, le commando a laissé un autocollant siglé « KOB veille », référence probable à « Kop of Boulogne », groupuscule d’hooligans racistes qui terrorisaient le Parc des Princes dans les années 1990. Ce qui fait craindre une réactivation d’une vieille marque de l’extrême droite parisienne, à la manière du GUD Paris, ressuscité en 2022 avant d’être à nouveau dissous administrativement en 2024.
Hier, des fascistes ont violemment attaqué à l’arme blanche une projection de cinéma organisée par un collectif turc à Paris.
— Sophie Binet (@BinetSophie) February 17, 2025
Parmi les 2 personnes transférées à l’hôpital, l’un est un militant CGT.
Ce contenu n'est pas visible à cause du paramétrage de vos cookies.
Paramétrer mes cookiesSurnommé le « Petit Kurdistan » dû à la forte présence de commerces kurdes, le quartier du 10e arrondissement où a lieu ce raid n’en est pas à sa première agression. Cette attaque à l’encontre « de Turcs et kurdes socialistes » intervient « après les assassinats ciblés de 2013 et 2022 dans le 10e dans lesquels six Kurdes furent tués », rappelle le Parti communiste français (PCF), dans un communiqué. Proche de l’ACTIT, la section communiste locale réclame au gouvernement le démantèlement de tous les groupuscules fascistes « face aux idées de haine et de rejet qui alimentent le débat public ».
Des manifestations de soutien en Europe
L’ACTIT, l’Union des forces démocratiques (DGB) et la Fédération allemande des travailleurs migrants (AGIF) appellent à ce que les auteurs soient arrêtés et punis. « Nous ne permettrons pas d’attaques racistes contre les migrants en Europe ! Cette attaque vise clairement à empêcher l’organisation des travailleurs immigrés et la lutte de la jeunesse anticapitaliste et antifasciste organisée contre le fascisme et le racisme », écrivent-ils dans un communiqué.
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