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Israël: le gouvernement limoge le chef du Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure

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Le directeur du Shin Bet, Ronen Bar.
Le directeur du Shin Bet, Ronen Bar. GIL COHEN-MAGEN / REUTERS

Ronen Bar, dont l’annonce du renvoi a provoqué des manifestations, a assuré qu’il se défendrait devant les «instances appropriées», ce qui laisse présager une bataille judiciaire avec l’exécutif.

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Le gouvernement israélien a annoncé vendredi 21 mars le limogeage du chef du Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure, Ronen Bar, en qui le premier ministre Benyamin Netanyahou a dit ne plus avoir confiance. «Le gouvernement a approuvé à l’unanimité la proposition du premier ministre Benyamin Netanyahou de mettre fin au mandat» de Ronen Bar, qui quittera ses fonctions lorsque son successeur sera nommé ou au plus tard le 10 avril, a annoncé le bureau du premier ministre dans un communiqué.

Une lettre du premier ministre aux membres du gouvernement a évoqué «une perte de confiance professionnelle et personnelle persistante entre le premier ministre et le directeur du service», qui empêche «le gouvernement et le premier ministre d’exercer efficacement leurs pouvoirs, ce qui porte atteinte aux capacités opérationnelles du service et à la gouvernance de l’État.» «Cette «perte de confiance (...) s’est consolidée au cours de la guerre, au-delà de l’échec opérationnel du 7-Octobre, et en particulier ces derniers mois», ajoute la lettre, en référence à l’attaque sanglante du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre à Gaza.

Ronen Bar, nommé en octobre 2021 pour un mandat de cinq ans, avait dès avant la décision assuré qu’il se défendrait devant les «instances appropriées». Dans une lettre rendue publique jeudi soir, il a affirmé que les motivations de son limogeage, annoncé dès dimanche par Netanyahou, sont basées sur «l’intérêt personnel» et ont pour but d’«empêcher les enquêtes sur les événements qui ont conduit au 7-Octobre et sur d’autres graves affaires examinées actuellement par le Shin Bet.»

Des failles dans la collecte de renseignements

L’annonce dimanche de sa future révocation avait provoqué la colère de l’opposition et entraîné des manifestations qui ont dénoncé une «menace contre la démocratie» et accusé Netanyahou de vouloir concentrer le pouvoir. Jeudi soir de nouveau, plusieurs milliers de personnes ont bravé la pluie et le vent pour manifester devant la résidence privée de Netanyahou à Jerusalem, puis devant la Knesset, le Parlement israélien, où les ministres étaient réunis.

Ronen Bar avait déjà laissé entendre qu’il démissionnerait avant la fin de son mandat, mais selon ses termes et en assumant la responsabilité de l’échec de son agence à prévenir l’attaque. Une enquête interne du Shin Bet, rendue publique le 4 mars, a reconnu des failles dans la collecte de renseignements qui auraient pu alerter les autorités. Elle a aussi critiqué l’exécutif, et Benyamin Netanyahou indirectement, jugeant que la politique d’apaisement face au mouvement islamiste palestinien ces dernières années avait «permis au Hamas de bâtir un impressionnant arsenal militaire».

«Qatargate»

Dans sa lettre rendue publique jeudi soir, Ronen Bar affirme que les arguments du premier ministre étaient «des accusations générales, non circonstanciées (...) qui semblent cacher les motivations derrière la décision de mettre fin à (ses) fonctions.» Il fait notamment référence à l’«enquête complexe, élargie et très sensible» impliquant des proches de Benyamin Netanyahou, qui auraient reçu des sommes d’argent du Qatar, une affaire baptisée «Qatargate» par les médias.

La révocation de Ronen Bar intervient après le lancement mardi par l’armée israélienne d’une série de bombardements massifs et meurtriers après deux mois de trêve et d’opérations terrestres dans la bande de Gaza. Netanyahou a pris la responsabilité de ces opérations militaires, destinées selon lui à faire pression sur le Hamas afin qu’il libère les 58 otages encore détenus dans le territoire. Dans une rare critique envers le premier ministre, le président israélien Isaac Herzog s’est dit jeudi inquiet de la reprise des frappes alors que le pays traverse une crise qui pourrait mettre à mal la «résilience nationale».

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16 commentaires
  • Brakmar Obamo

    le

    La bande à Bibi a du sang sur les mains. Et pas que du sang palestinien.

  • emile

    le

    On comprend juste que l'on ne sait pas grand chose.

  • Phil Deferre

    le

    Dans l'intérêt de la France et des Français, c'est en Algérie que sa présence est requise.
    Le reste est, malheureusement, secondaire en l'état actuel.

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