Formule 1 : Liam Lawson déjà condamné chez Red Bull ?

Zéro pointé. Tel est le bilan de Liam Lawson après deux courses cette saison en Formule 1. Arrivé cet hiver au sein de l’écurie Red Bull, le pilote néo-zélandais ne pouvait redouter pire début, d’autant qu’à l’absence de point décroché au championnat du monde viennent s’ajouter deux séances de qualification désastreuses, avec une 18^e place sur la grille en Australie et une dernière en Chine. Ce qui l’a conduit par deux fois à s’élancer depuis la voie des stands. «Pour tenter quelque chose avec la voiture», a justifié le principal intéressé avant d’admettre, l’air dépité : «Mais cela n’a malheureusement pas fonctionné comme nous l’espérions.»

À 23 ans et avec déjà 13 grands prix à son compteur – pour 6 points pris -, Liam Lawson n’ignore rien des exigences de la discipline, véritable machine à broyer ceux qui ont du retard au démarrage et ne parviennent pas à passer la seconde rapidement. «Malheureusement, il me faudrait du temps pour m’habituer à cette voiture, mais je dois le faire aussi vite que possible. Je n’ai pas le temps de tester la voiture et nous sommes déjà en cours de saison, donc chaque course ratée nous fait perdre des points. Et je ne suis pas stupide non plus. Je sais que je suis ici pour être performant, et si je ne le suis pas, je ne serai bientôt plus là.» Un constat d’autant plus lucide que, déjà, le paddock bruisse de la rumeur de son remplacement dès dimanche prochain par le Japonais Yuki Tsunoda pour l’épreuve disputée à… Suzuka.

Promouvoir un pilote local au moment d’évoluer devant son public, toujours fervent, aurait de l’intérêt pour Red Bull. D’autant plus que l’écart pourrait s’accroître au championnat des constructeurs avec McLaren, qui peu pleinement compter sur ses deux pilotes pour scorer là où la marque au taureau ailé, elle, ne s’appuie que sur un moteur à un seul cylindre : Max Verstappen. Un Néerlandais qui est d’ailleurs venu au soutien de son coéquipier. Mais pas par solidarité ou charité chrétienne. Simplement pour tirer à boulets rouges sur sa monoplace, qu’il n’apprécie guère : «Quand je discute avec Liam, il dit que la Racing Bulls (que le Néo-Zélandais a conduit lors de la saison 2024) était nettement plus facile à piloter que la nôtre», lâchait le quaduruple champion du monde auprès de Motorsport.com. «Notre performance maximale n’est pas beaucoup plus élevée que celle de Racing Bulls pour le moment (…) Je pense vraiment que si vous mettiez Liam dans la Racing Bulls, il irait plus vite.»

De son côté, Helmut Marko, le conseiller Red Bull guère connu pour faire des sentiments, se veut clair : «Les performances de Liam ne correspondent pas à ce que nous attendions. Nous devons en discuter calmement. Nous disposons encore de quelques pilotes au sein de l’académie junior de Red Bull qui peuvent se distinguer. La Formule 1 est un sport ultra-compétitif et à l’arrivée, c’est tout ce qui compte.» Si tout le monde reconnaît que les difficultés du Néo-Zélandais sont normales, Christian Horner en tête, personne ne semble cependant prêt à lui donner le temps nécessaire pour gagner en performance. À tel point que s’il parvient à conserver son baquet pour le Japon le 6 avril prochain, Liam Lawson devra absolument débloquer son compteur. Et peut-être pas seulement avec un ou deux points…