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DÉBAT - Tennis : Faut-il (vraiment) s’inquiéter pour Novak Djokovic ?

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Novak Djokovic.
Novak Djokovic. Jayne Kamin-Oncea / REUTERS

Éliminé d’entrée à Doha, comme à Indian Wells, Novak Djokovic traverse à 37 ans une période très délicate. Le début de la fin ?

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OUI

On ne peut pas être et avoir été. Le sport de haut niveau est un miroir impitoyable. Le début de saison de Novak Djokovic inquiète : 7 victoires-4 défaites après une année vierge de titre sur le circuit (mais éclairée de l’inoubliable médaille d’or olympique). Loin de ses canons (83,4% de victoires en carrière). Le constat ponctuel, brutal, froisse son orgueil, laisse s’entasser les questions. Novak Djokovic est un grand fauve blessé. Il a placé la barre tellement haut que le constat définitif est vertigineux, confine au manque de respect. Rien n’est définitif mais… le poids des ans est un piège prêt à laisser mordre ses mâchoires acérées sur les palmarès les plus prestigieux. Il n’épargne personne. Roger Federer (Open d’Australie 2018) et Rafael Nadal (Roland-Garros 2022) ont remporté leur dernier titre du Grand Chelem à 36 ans (comme Serena Williams Open d’Australie 2017). Novak Djokovic avait 36 ans lors de son dernier titre en Grand Chelem (US Open 2023)… Depuis, le légendaire Serbe a dû se contenter d’une finale malheureuse à Wimbledon (2024). Avant de voir son étoile pâlir. Tombé du fauteuil de n°1 mondial depuis le 25 juillet 2024, le Serbe glisse irrémédiablement dans la hiérarchie (7e) et s’expose. Victime de la combinaison maléfique d’une érosion physique et mentale et de rivaux toujours plus affûtés, plus ambitieux, moins apeurés de venir se frotter à la légende, de tenter de lui scier les pattes et de lui ligoter les bras.

Battu d’entrée à Doha par Matteo Berrettini, puis à Indian Wells par le Néerlandais Botic Van de Zandschulp (deux joueurs contre qui il n’avait jamais perdu), Novak Djokovic vient d’enchaîner après son abandon à l’Open d’Australie (contre Alexander Zverev en demi-finales) une troisième défaite consécutive pour la première fois depuis 2018…

Le circuit et ses cadences infernales (quand elles ne sont pas prolongées par de lucratives mais éreintantes tournées promotionnelles) sont un rouleau compresseur qui n’épargne personne. Modèle de professionnalisme (sur le circuit depuis 2003), longtemps épargné par les blessures (à l’exception d’une blessure au coude droit en 2018), Novak Djokovic l’homme élastique a longtemps repoussé les limites pour construire la légende du champion de (presque) tous les records. Tour à tour homme de fer capable de surmonter les blessures pour triompher à Melbourne (une déchirure de 2,5 cm aux abdominaux en 2021, une déchirure de 3 cm aux ischio-jambiers en 2023), marathon man (vainqueur de la finale de l’Open d’Australie en 5h53, la finale la plus longue de l’histoire) et subtil joueur d’échecs capable de rendre possible l’impossible en se relevant des situations les plus compromises avec un sang-froid sans égal.

Novak Djokovic veut continuer à écrire sa légende avec un 25e titre majeur (pour se hisser un cran au-dessus de Margareth Court), peut encore courir après des records symboliques comme celui de Jimmy Connors (109 titres sur le circuit, le Serbe en compte 99) ou celui du joueur le plus âgé vainqueur d’un Grand Chelem (Ken Rosewall avait 37 ans et deux mois lorsqu’il remporta l’Open d’Australie en 1972). Mais lui qui n’est jamais aussi fort que lorsque brûle le défi dans son regard noir, qu’il se retrouve seul face au scepticisme ou à un public hostile sait que le temps est compté. Un sentiment d’urgence qui fait bouillir l’impatience et se faufiler la vulnérabilité. Il se trouve face à un mur. Et en plus de son adversaire, joue contre lui-même. Son histoire, son envie. Pour ne pas être rejeté à l’ombre de sa légende. Epaulé par Andy Murray, il espère être en mesure de réveiller ce qu’il avait de plus fort et de plus précieux. En espérant que ce soit suffisant pour rallumer le feu qui couve sous la cendre et se conjuguer au présent. Une chose est sûre, Novak Djokovic ne s’éternisera pas pour le plaisir, ne restera pas pour faire de la figuration. Dans cette première vie de sportif seuls le défi, la victoire et la légende sont des sources de motivation. Jusqu’à quand ? Le temps et l’usure peuvent finir par avoir raison de sa motivation…

J.J.E

NON

Le désormais 7e mondial est tombé d’entrée à Indian Wells contre Botic Van de Zandschulp, 85e mondial (6-2, 3-6, 6-1). Pas de quoi s’affoler. Il faut dire que Novak Djokovic et Indian Wells, ce n’est vraiment plus ça depuis pas mal de temps. Le Serbe n’a gagné que quatre matches en cinq participations depuis le dernier de ses cinq titres conquis dans le désert californien, en 2016. Ce n’était donc pas dans ce tournoi qui ne lui réussit plus qu’il fallait s’attendre à ce que le recordman de titres en Grand Chelem (24 sacres) relance la machine. C’est un fait, elle est clairement déréglée et son niveau de jeu affiché pose question.

C’est la première fois depuis 2018, la pire année de sa carrière, que l’ancien numéro un mondial perd trois matches de rang. Jamais non plus depuis cette saison-là, le natif de Belgrade n’avait été éliminé deux fois de suite dès son entrée en lice dans un tournoi. Une quasi-certitude. On ne reverra plus le Djokovic quasi indestructible des années où il visait le Grand Chelem calendaire comme en 2021 et 2023 (remporter les quatre tournois du Grand Chelem de l’année). « J’ai connu une mauvaise journée au bureau », a-t-il commenté en conférence de presse.

Les défaites contre des « sans grades » se font de plus en plus fréquentes et les mauvaises journées au bureau se banalisent. Le champion olympique 2024, avait déjà chuté prématurément -déjà à Indian Wells l’an dernier - face à Luca Nardi 6-4, 3-6, 6-4 au deuxième tour. Mais quand il sort de la routine du circuit, le Serbe change souvent de visage et fait presque oublier qu’il a 37 ans. Son année 2024 a (déjà) été particulièrement maussade. Mais il a su trouver les ressources pour décrocher son premier sacre olympique à Paris. Le seul titre qui manquait à son immense palmarès. En Australie, l’un de ses terrains de jeu favori (10 sacres), il a su se hisser en demi-finales, en dominant Carlos Alcaraz, malgré une blessure à la cuisse qui l’a contraint à jeter l’éponge en demi-finales, après un set contre Alexander Zverez.

L’an dernier, de retour d’une blessure au genou droit contractée à Roland-Garros, il avait malgré, une forme physique incertaine, su se hisser en finale. de Wimbledon (défaite en finale contre Alcaraz). C’est à Londres (7 sacres) son autre terrain de jeu favori avec l’Australie, qu’il pourrait mettre tout le monde d’accord. Au All England club, il reste ainsi sur 4 sacres et deux finales perdues. Et Sinner, le roi du dur, n’a pas pas encore complètement le pied vert et Alcaraz ne gagnera pas tous les ans à Church Road...

Surtout, l’insatiable chasseur de records ne semble pas rassasié. Sinon pourquoi être allé chercher son ancien rival Andy Murray pour le coacher ? Pour l’heure l’association n’est guère fructueuse mais il serait bien prématuré de la condamner déjà. «. Rien ne peut vous préparer à ce genre de situation. Il faut les vivre et essayer d’y faire face de la meilleure façon possible. Je n’ai pas encore parlé avec Andy (Murray, son entraîneur, ndlr) et l’équipe. On va réfléchir et établir un plan. » On peut faire confiance au « Djoker » pour retrouver l’envie d’avoir envie et revenir en forme pour la gagne au printemps à Roland-Garros, et encore plus, cet été à Wimbledon dans les tournois qui ont le plus d’importance à ses yeux, les Grands Chelems.

R.S

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11 commentaires
  • Anonyme

    le

    Il se réserve pour Roland........

  • anonyme 5051

    le

    Votre journaliste le sait même s'il fait semblant. C'est terminé, djoko ne gagnera plus jamais de grand chelem. C'est trop fort maintenant devant avec Alcaraz et Sinner

  • nicojibe

    le

    ben c est peut être l’heure de la retraite sportive non ?

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