Aéronautique : La CDG désormais seul pilote à bord du Midparc

Industrie. Redistribution des cartes dans la société Midparc avec une nouvelle décision du Conseil de la concurrence visant à autoriser «MedZ SA», filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), à prendre le contrôle exclusif de la société spécialisée dans les services pour les industriels de l’aéronautique. Eclairages. C’est acté. Le Conseil de […]

Aéronautique : La CDG désormais seul pilote à bord du Midparc
   aujourdhui.ma
Industrie. Redistribution des cartes dans la société Midparc avec une nouvelle décision du Conseil de la concurrence visant à autoriser «MedZ SA», filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), à prendre le contrôle exclusif de la société spécialisée dans les services pour les industriels de l’aéronautique. Eclairages. C’est acté. Le Conseil de la concurrence vient d’autoriser une opération de concentration économique concernant la prise du contrôle exclusif de la société «Midparc SA» par la société «Med Z SA». Cette opération, qui était soumise à l’obtention des autorisations réglementaires requises, porte sur l’acquisition de 66% des actions restantes dans le capital social de la société «Midparc SA». «MedZ SA», une société anonyme de droit marocain, est une filiale de la Caisse de dépôt et de gestion «CDG» avec pour activité la conception et l’aménagement des zones d’activités économiques. De son côté, « Midparc SA » est une société anonyme de droit marocain dont le siège social est sis Zone franche Nouaceur, Casablanca. Elle a pour objet l’acquisition, la conception, la construction et la commercialisation de lots industriels situés au sein de la zone d’accélération industrielle de Midparc à Nouaceur, destinés à être loués à des industriels aéronautiques. L’opération avait été annoncée par le Conseil de la concurrence il y a quelques semaines. «Conformément à l’article 13 de la loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence et l’article 10 du décret n° 2-14-652 pris pour son application, tels qu’ils ont été modifiés et complétés, le Conseil de la concurrence met à la disposition du public le «résumé de l’opération », contenant les renseignements communiqués par les parties. Ces informations ont été élaborées par les parties notifiantes, qui en sont seules responsables», avait alors souligné le Conseil de la concurrence. La nature de l’opération porte sur la prise du contrôle exclusif de cette entreprise spécialisée dans l’aménagement, la gestion et le développement des Zones d’accélération industrielle. Genèse Concrètement, Midparc offre à ses clients une vaste gamme de services, que ce soit avant l’implantation de l’unité ou quand le système de production est en fonctionnement. Ces services couvrent tous les aspects administratifs, y compris la fiscalité, les services douaniers, les biens immobiliers (ateliers de démarrage et centres d’affaires), services de télécoms et de raccordement, entretien, hôtels et restauration, personnel de surveillance, gestion des déchets, etc. L’offre de location proposée par Midparc permet aux industriels de concentrer leurs efforts et ressources sur les aspects industriels de leur projet d’installation, assurant ainsi une réduction des barrières à l’entrée afin de faciliter l’installation des petites et moyennes entreprises (PME) qui sont au cœur de la chaîne logistique intégrée. La création de la Zone franche industrielle Midparc trouve son origine dans MedZ ainsi que dans trois autres entreprises industrielles: ARSCO, CENAL et MASPIN, qui ont successivement réussi à s’implanter au Maroc pour des activités de développement dans les domaines de l’aéronautique et de l’électronique. Une convention portant sur le projet a été signée en présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de la deuxième conférence industrielle tenue le 5 mai 2001. Elle a été signée par le ministre de l’intérieur, le ministre de l’économie et des finances, le ministre de l’économie, du commerce et des nouvelles technologies, MedZ et l’entreprise Midparc. Il faut préciser que MedZ est une filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), une institution financière publique. Au fil des ans, la CDG est devenue un acteur de premier plan dans l’économie nationale et une autorité en matière des politiques publiques de développement. En cette qualité, MedZ a pour but de concevoir, mettre sur pied, élaborer et gérer les domaines d’activités stratégiques pour le Maroc. Cela lui a conféré le rôle de se positionner comme le partenaire privilégié des pouvoirs publics pour la mise en œuvre des politiques sectorielles dans les diférentes régions du pays. MedZ participe au développement et à l’expansion continus de Midparc en assurant la gestion de la conception générale de la zone, en mettant en place les installations communes. Pour leur part, Cenal, Arsco et Maspin sont des entreprises disposant d’une solide expérience internationale dans les secteurs de l’aéronautique, de la défense et des industries aérospatiales, de même qu’une base d’expérience de renom dans les nouvelles évolutions. Ce consortium d’industriels agit en tant que concepteur, promoteur, développeur et administrateur de la zone. Ecosystème L’acquisition de Midparc arrive à un moment où la CDG se positionne petit à petit comme un acteur important dans l’écosystème de l’aéronautique au Maroc. Pour rappel, l’Etat marocain avait autorisé en 2022 la création d’une nouvelle entité par MedZ (archives: aujourdhui.ma). La nouvelle entité a été baptisée Maintenance Aéronautique Asset (MAA). MedZ avait également été autorisée à participer au capital de la société Maintenance Aero Maroc (MAM). Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’accélération industrielle qui revêt une importance stratégique dans le développement du secteur aérien au Maroc. Il faut préciser dans ce sens que l’Etat marocain et Sabena Aérospatial ingénierie, S.A, du Groupe Blueberry, avaient conclu un accord pour la mise en œuvre d’un partenariat stratégique afin de fournir des services de maintenance, de réparation et de renouvellement d’aéronefs au profit de la Royal Force Air et d’autres clients et le renforcement de l’industrie aéronautique au Maroc, ainsi que la mise en place d’un centre spécialisé dans ce domaine. Dans ce cadre, une convention a été signée pour la mise en place de la plateforme dédiée à l’entretien, la réparation et la révision des aéronefs entre l’Administration de la défense nationale, le ministère de l’économie et des finances et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) ainsi que MedZ, déterminant les obligations de toutes les parties ainsi que les modalités de financement et de soutien, afin de mettre en œuvre le projet. C’est le titre de la boiteDynamique Economie. En deux décennies, le Maroc a pu édifier une base aéronautique de qualité, diversifiée et compétitive. Le secteur connaît un essor considérable et un dynamisme qui n’est plus à démontrer. Des métiers nouveaux et à forte valeur ajoutée se sont développés. Ils couvrent des filières variées dont le câblage, la mécanique, la chaudronnerie, le composite, l’assemblage mécanique… Des majors mondiales à l’exemple de Boeing, Safran, Hexcel, Eaton, Alcoa ou encore Stelia ont opté pour la destination Maroc. Des acteurs de référence tels que Mécachrome, Le Piston Français, LISI, Daher… ont aussi fait le choix du Royaume. Ces implantations sont la parfaite illustration de l’émergence d’un secteur qui ne fait que gagner en performance et en compétitivité. Le chiffre d’affaires du secteur de l’aéronautique s’est établi à 10,68 milliards de dirhams (MMDH) durant les cinq premiers mois de 2024, en croissance de 17,6% comparativement à la même période un an auparavant, selon l’Office des changes. Cette performance s’explique par la hausse des ventes du segment de l’assemblage (+27,8%, à 6,9 MMDH) et celui EWIS (Electrical Wiring Interconnection System–système d’interconnexion de câblage électrique) de 2,2%, à 3,7 MMDH, précise l’Office des changes dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.