Azzouz Sanhaji soutient avec succès son doctorat d’Etat
Mohamed Khalil
Le camarade Azzouz Sanhaji, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme, a publiquement soutenu, samedi denier, son doctorat d’Etat en sciences juridiques et politiques, préparé sous la direction du Pr Abdelfattah Belkhal et intitulé «« l’aménagement du territoire et la justice spatiale au Maroc ».
Verdict: La « Mention très honorable, avec les félicitations du jury et la recommandation de publication » est accordée à son travail.
A l’entrée de l’Université, l’ambiance est joviale en ce samedi 02 novembre 2024. A l’heure de la grasse matinée…, l’assistance est nombreuse et plus que ponctuelle. En tête du cortège, le Secrétaire général du PPS, fortement soutenu par une foule de dirigeants et militants du parti. Ce qui lui fit dire… « C’est une réunion du parti, clandestine et dans des lieux inhabituels ».
Et puis le jury est là, très connu de l’assistance, le temps de papoter de tout et de rien. Benabdallah répond à un membre qui a observé le flux… « Nous ne sommes pas là pour influencer le jury… ». Histoire de dire que nous soutenons le chercheur doctorant, au vu de ses qualités humaines et partisanes.
Au moins six anciens ministres (My IsmaIl Alaoui, Nabil Benabdallah, Abdelouahed Souhail, Abdeslam Seddiki, Charafat Afailal et Abdelahad Fassi-Fihri sont là, pas loin du nouveau Secrétaire d’Etat chargé de l’intégration sociale, Abdeljebbar Rachidi, sans oublier Rachid Hamouni, président du Groupe parlementaire du PPS.
Et pour cause, Azouz Sanhaji a roulé sa bosse. Matheux au départ avec un diplôme universitaire, son esprit cartésien l’amènera à changer de vocation grâce à un … certain Mustapha Labraimi pour se concentrer sur des études collées à la politique où il gravit bien des échelles. Il fut, entre autres, en plus de ses galons partisans, le chef de cabinet de Charafate Afailal, quand elle était ministre déléguée chargée de l’eau, avant d’occuper la mission de directeur du Groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants.
C’est cette accumulation et ces rapports avec la classe politique mais également avec les bancs des amphis qu’Azzouz doit cette forte assistance qualitative. D’ailleurs, le président du jury, un habitué des grandes soutenances de thèses, n’a pas manqué de relever que… depuis belle lurette, « nous n’avons enregistré une telle assistance », d’ailleurs composée d’une élite politique, d’éminents enseignants du Supérieur, de cadres de l’administration et d’étudiants. Un parterre bien au fait de la marche politique du pays et que le thème choisi pour cette soutenance ne laisse pas indifférent.
A souligner, également, la présence du professeur encadrant la thèse, Dr Abdelfatah Belkhal, malgré qu’il soit souffrant, et les mots très affectueux dits sur Azzouz, qu’il connait et encadre depuis près de 8 années et le temps de son master… tout en relevant ses qualités intrinsèques d’étudiant exemplaire, rare en ces temps, en dépit de ses obligations professionnelles et politiques.
D’ailleurs, la courte présentation du doctorant chercheur mettra en relief, comme dans les 470 pages de la thèse, l’aspect politique fortement incrusté, en clair, entre les lignes et dans l’arrière texte, suscitera un utile et fructueux débat entre les académiciens présents à cette soutenance, avec un regard spécifique, politiquement.
Il faudra dire que le jury a loué, unanimement, l’excellence du travail et des efforts fournis par Azzouz Sahaji, tout en émettant des observations et critiques constructives destinées à améliorer la qualité, déjà acquise, de cette thèse au vaste programme… Implicitement, l’on a un peu et beaucoup « reproché » à Azzouz l’approche et l’analyse politique pourtant présente dans la problématique de toute thèse académique et de toutes les interventions du jury.
Il est vrai que le duel académie-politique est d’une actualité brûlante . Aussi brillante soit-elle une idée pédagogique, elle ne sera pas atteignable sans volonté politique qui se traduit également par des décisions juridiques.
Azzouz Sanhaji, dans l’espace temps qui lui était imparti (15 minutes) devait faire appel à tout son esprit de synthèse habituel pour présenter principales étapes et le contexte de sa recherche, l’intérêt de l’étude pour le Maroc moderne, la problématique théorique centrale, ses hypothèses et approches méthodologiques, outre quelques conclusions majeures de son travail.
Il est clair que l’espace imparti à cet article ne se prêtant pas à un développement approprié des fondamentaux de la thèse et encore moins la problématiques posée et les perspectives tracées et préconisées par le doctorant chercheur.
Dans ce cadre, relevons que, selon le chercheur, les défis de l’espace territorial sont nombreux et complexes et vont des disparités spatiales et sociales, à la préservation des ressources naturelles par rapport aux besoins et aux changements climatiques, à la sécurité sanitaire, … « l’influence sur la faible réflexion des politiques et programmes publics au Maroc…».
Les dimensions juridiques et constitutionnelles ont été également relevées pour porter un jugement de valeur sur la politique d’aménagement du territoire, qui, en principe, doit « refléter le degré de justice spatiale réalisée au Maroc ».
Les réponses à tous ces déficits et défis, récidive le chercheur doctorant, nécessitent « une volonté politique pour s’activer », face à la « prise de conscience précoce » au Maroc de l’importance de la politique d’aménagement du territoire, qui a été renforcée par l’accumulation de références de base, notamment à deux moments critiques quand il s’agissait du gouvernement de l’alternance et de la mise en place de la Constitution de 2011.
En ce qui concerne la politique générale d’aménagement du territoire, l’accent est mis sur « la réduction des disparités spatiales » qui « doit passer par l’identification des voies de développement à travers une véritable politique d’aménagement du territoire, compte tenu de la relation dialectique qui existe entre justice sociale et justice spatiale, en plus d’être une exigence fondée sur des valeurs juridiques, démocratiques et de développement ».
L’une des conséquences de cette situation est que les disparités régionales continuent de s’enraciner et de s’approfondir.
Pour le chercheur, « la nécessité d’encadrer l’action publique avec les outils nécessaires à la politique d’aménagement du territoire, modernes, puissants et efficaces, qui dépassent la dimension technique, soient flexibles et applicables, garantissent l’implication des acteurs à travers un processus démocratique dans sa construction et donnent une identité au développement ».
Un vaste programme…
Signalons, enfin, que a thèse de doctorat a été réalisée sous l’encadrement du Dr Aldelfattah Lekhal.
Le jury, présidé par Dr Ahmed Bouz, était composé des enseignants universitaires Abdelfattah Lekhal, Abdelhafid Adminou, Rachid Benayach, Mohamed Bekkali, Omar Aherchane et Abdelahad Fassi-Fihri.
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