Après une première révision en 2020 de l’ALE entre les deux pays : Le Maroc revoit son accord de libre-échange avec la Turquie

Pour rééquilibrer la situation, le Maroc entend travailler avec les autorités turques sur trois principaux axes. Commerce extérieur: Face à un déséquilibre chronique dans la balance commerciale avec plusieurs partenaires étrangers, le Maroc compte procéder à un rééquilibrage de ses relations économiques au cours de cette année. Les détails. L’année 2025 sous le signe de […]

Après une première révision en 2020 de l’ALE entre les deux pays : Le Maroc revoit son accord de libre-échange avec la Turquie
   aujourdhui.ma
Pour rééquilibrer la situation, le Maroc entend travailler avec les autorités turques sur trois principaux axes. Commerce extérieur: Face à un déséquilibre chronique dans la balance commerciale avec plusieurs partenaires étrangers, le Maroc compte procéder à un rééquilibrage de ses relations économiques au cours de cette année. Les détails. L’année 2025 sous le signe de la révision des accords de libre-échange. Après l’Egypte, les responsables ont mis la Turquie en bonne place dans leur plan d’action pour l’année en cours. En dépit des ajustements apportés au cours des dernières années, la balance commerciale continue de pencher en faveur de la Turquie. Pour rééquilibrer la situation, le Maroc entend travailler avec les autorités turques sur trois principaux axes. Il s’agit premièrement de renforcer l’accès des produits marocains au marché turc. Pour ce faire, il est question de négocier un accès préférentiel à certains produits de pêche et de l’agro-industrie en Turquie. Le deuxième axe fixé concerne le renforcement de l’approvisionnement local par les opérateurs turcs opérant au Maroc. Le troisième et dernier axe devrait nécessiter plus de travail de négociation. Et pour cause. Il s’agit de revoir la liste des matières exclues de l’accord de libre-échange conclu entre les deux parties. Si la liste n’a pas été arrêtée, les pourparlers devraient aborder certains produits qui font déjà l’objet d’un droit anti-dumping provisoire comme c’est le cas pour l’électroménager. Pour rappel, l’année 2020 avait été marquée par une décision de revoir l’ALE entre le Maroc et la Turquie. A cette époque le déficit de cet accord s’élevait déjà à 1,2 milliard de dollars sachant que le différend entre le Maroc et la Turquie était à ce moment centré principalement sur le textile. Par ailleurs, les efforts des deux parties ont permis aux opérateurs turcs de renforcer leur sourcing local. Dans ce sens, une convention de partenariat avait été signée en 2022 par le ministère de l’industrie et du commerce et le président du conseil d’administration de BIM Maroc pour le développement de l’approvisionnement de la chaîne de grande distribution turque en produits fabriqués localement. L’année 2020 avait été marquée par une première décision de revoir l’ALE entre le Maroc et la Turquie. Ce partenariat avait pour objectif de développer le sourcing de BIM auprès des industriels locaux du textile et de l’agroalimentaire à travers un processus continu de substitution aux importations visant à promouvoir la fabrication locale. BIM Maroc s’engageait ainsi, à l’horizon 2025, à augmenter la part de ses marques de distributeur (MDD) « Made in Morocco » pour atteindre 80% pour les produits agroalimentaires et 90% des produits de textile. S’inscrivant dans la stratégie de l’enseigne, qui fait de l’approvisionnement local un axe majeur de développement et favorise la production locale pour l’ensemble de ses MDD, cette démarche s’aligne, de ce fait, avec la stratégie industrielle visant à offrir de nouveaux débouchés à la production locale, à soutenir la compétitivité des opérateurs industriels et à faire du label « Made in Morocco » un marqueur de qualité. Cela dit, le commerce bilatéral continue d’enregistrer de temps à autre des opérations de dumping comme ce fut le cas il y a trois mois. Antidumping Les autorités marocaines avaient annoncé ainsi l’application pour une période de 5 ans d’un droit antidumping définitif sur les fours électriques importés de Turquie. Dans les détails, une circulaire de la douane marocaine avait annoncé que le droit antidumping appliqué sur les importations de fours électriques originaires de la Turquie «intervient après la circulaire n°6577/211 du 24 juin 2024 informant d’un droit antidumping provisoire pour une durée de six mois d’un taux de 34,05 % pour l’exportateur ITMAT Makina Sanayi Ve Ticaret A.S et 62,07 % pour les autres exportateurs. Au titre d’un arrêté conjoint du ministre de l’industrie et du commerce et de la ministre de l’économie et des finances, l’application de ce droit est définitive et ce pour une durée de 5 ans. Sont concernées, les importations de fours électriques, mobiles, non encastrables, d’une capacité n’excédant pas 70 litres et qui sont destinées à l’usage domestique, originaires de « Türkiye »». Le différend entre le Maroc et la Turquie avant 2020 était centré principalement sur le textile. Il faut préciser qu’une enquête antidumping avait été menée entre le mois août 2023 et le mois de novembre 2024, au sujet des fours électriques non encastrables, mobiles et d’une capacité intérieure inférieure à 70 litres, révélant que l’importation d’une grande ampleur des fours électriques de fabrication turque a fortement impacté les acteurs de l’industrie locale, en grande difficulté face à une concurrence farouche des produits importés qui a fini par avoir raison de leur part de marché, plombant par la même occasion leur rentabilité. La question sera certainement soulevée lors des prochaines négociations. Les responsables marocains veulent aller de l’avant dans ce dossier et continuer sur la même lancée puisqu’une réunion vient d’avoir lieu cette fois-ci avec l’Egypte. Un «Fast Track» sera mis en place par l’Égypte pour faciliter et accélérer l’accès des exportations marocaines, annonce le ministère de l’industrie et du commerce. A l’issue d’une réunion tenue entre le ministre de l’industrie et du commerce, Ryad Mezzour, du secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, Omar Hejira, et du ministre égyptien de l’investissement et du commerce extérieur, Hassan Al-Khatib, et sur la base du principe du partenariat gagnant-gagnant, les ministres ont convenu de mettre en place un «Fast Track» du côté égyptien pour faciliter et accélérer l’accès des exportations marocaines, fait savoir le ministère dans un communiqué. Les ministres ont également convenu de mettre en place une ligne de communication directe afin de lever les obstacles entre les deux pays, d’assurer le suivi des statistiques et des difficultés entravant l’atteinte des objectifs fixés, et de trouver des solutions pour les résoudre, indique le communiqué. Ils se sont engagés, en outre, à déployer tous les efforts nécessaires pour accroître le volume et les chiffres des exportations marocaines vers l’Égypte, notamment dans le secteur automobile (voir encadré). C’est le titre de la boite Forum d’affaires Egypte. Un forum d’affaires et de partenariat économique (B2B) devrait être organisé en Égypte, en avril 2025, afin de favoriser l’établissement de partenariats commerciaux et de réseaux d’affaires entre les acteurs du secteur privé des deux pays. Les deux parties ont également décidé d’activer le Conseil des affaires et de préparer la tenue de la commission mixte commerciale. A cette occasion, M. Hejira a souligné qu’il a été convenu d’organiser, dans les semaines à venir, une visite des exportateurs marocains en Égypte, notant que cette initiative vise à renforcer les relations commerciales, à développer les exportations, notamment celles des voitures marocaines et à promouvoir la coopération bilatérale ainsi que le bénéfice économique mutuel. De son côté, M. Al-Khatib a relevé les excellentes relations liant les deux pays, qui illustrent la profondeur des liens solides et durables et renforcent leur coopération dans divers domaines économiques, sociaux, culturels et autres. Il a, par la même occasion, rappelé le consensus qui existe entre les deux nations au sein des instances internationales, mettant en lumière la qualité de leurs relations, fondées sur une compréhension mutuelle approfondie. Et de poursuivre que cette réunion avait pour objectif de rapprocher les points de vue et de réorganiser les questions relatives au commerce bilatéral, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette réunion s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations de coopération fraternelles ainsi que du partenariat économique et commercial de haute qualité unissant le Maroc et l’Égypte. Historique Signature L’accord de libre-échange Maroc -Turquie avait été signé en avril 2004 pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2006. L’accord couvre le commerce des biens. Une clause évolutive de l’accord prévoyait la libéralisation progressive des échanges agricoles ainsi que la libéralisation du commerce des services et le droit d’établissement. Produits industriels Concernant le secteur de l’industrie entre les deux pays, une zone de libre-échange a été établie progressivement sur une période de 10 ans. Ainsi, depuis le 1er janvier 2015, tous les produits industriels sont échangés entre le Maroc et la Turquie en exonération des droits de douane.   Règles d’origine Pour bénéficier de l’exonération, les produits doivent répondre à des règles d’origine spécifiques définies dans le Protocole III qui définit les règles d’origine et les méthodes de coopération administrative de l’accord. Ce protocole prévoit la possibilité d’un cumul diagonal.