Ils étaient environ 80 participants dont 40 paysans à prendre part du lundi 07 au vendredi 11 octobre 2024 à Soungola, dans la commune de Boidiè, cercle de Baraoueli, région de Ségou, à une importante session de formation pratique sur les techniques de restauration des sols dégradés. Elle a été organisée par le Réseau des Universités du Sahel pour la Résilience (REUNIR), en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) dans le but de renforcer la résilience des populations face aux effets du changement climatique.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a eu lieu le lundi 7 octobre 2024 dans la salle de conférence de la Mairie de Baraoueli. Elle était présidée par le 2ème Adjoint du Préfet de Baraoueli, Henry DEMBELE, qui avait à ses côtés, le Sous-Préfet de Tamani, Issa SAMAKE, Jean Richard THIENOU du PAM-Ségou et Christelle ACHADE AGGOIA du BP/PAM-Bamako.
Dans son discours d’ouverture des travaux, Henry DEMBELE a beaucoup apprécié le choix porté sur le cercle de Baraoueli pour abriter cette formation.
« L’activité cadre bien avec le milieu dans lequel nous nous trouvons. Nous sommes beaucoup concernés par la thématique. La formation permettra non seulement de renforcer la capacité de nos services techniques sur toutes les techniques de restauration des sols pour le bonheur de nos populations », s’est réjoui en ces termes, le 2ème adjoint au Préfet de Baraoueli.
Des exposés en droite ligne des objectifs de la formation
Pour la formation proprement dite, elle s’est déroulée en deux étapes. Une formation théorique qui a eu lieu dans la salle de réunion de la Mairie et a été marquée par 3 grandes présentations.
La première présentation a porté sur le Programme Intégré de Résilience (IRP) par M. Jean Richard TCHIENOU du PAM. Qui a architecturé son intervention entre autres, sur les activités FFA/SAMS, le renforcement des moyens d’existence et chaines de valeurs, l’approche « paquet intégré » de résilience ; les changements attendus par la mise en œuvre du paquet intégré et les principes de mise en place du paquet intégré.
Quant à la 2ème présentation, elle a porté sur l’importance du partenariat entre le PAM et les Universités à travers REUNIR. Une présentation de Dr Sabaké Tianégué DIARRA, Point Focal du REUNIR à l’IPR/IFRA de Katibougou. Qui a eu à faire sur l’historique de la création de REUNIR, ses objectifs, sa vision, son organisation etc.
Selon Dr Sabaké T. DIARRA, REUNIR comptait au début six (6) Universités de cinq (5) pays du Sahel, à savoir , le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Ledit réseau, dit-il, compte à la date d’aujourd’hui 9 universités membres.
Les axes stratégiques de la collaboration de REUNIR sont : le renforcement de la coopération, la mobilité interuniversitaire et la visibilité du réseau, le développement de partenariat et le renforcement des capacités des acteurs de la résilience. De même que le ddéveloppement des stratégies de mobilisation des ressources et de gouvernance axée sur les résultats, la mise en place d’un pôle de connaissances en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle, de changements climatiques et les catastrophes naturelles.
Par la suite, le conférencier, Dr DIARRA, a indiqué que le partenariat scientifique avec le PAM, a abouti à la publication d’un recueil « Apport de la recherche pour un changement de paradigme dans l’opérationnalisation de l’approche résilience au Sahel » en 2021. Cela, à partir des travaux de mémoires des étudiants, l’organisation d’un colloque international en 2024 et que la rédaction du second recueil est en cours.
Pour ce qui concerne la 3ème présentation, faite par Oumar SAMAKE, formateur et Chercheur à l’IER, elle a permis de passer en revue les principales techniques de Conservation des Eaux et des Sols/Défense et Restauration des Sols (CES) /DRS). Il s’agit des cordons pierreux, le Zaï amélioré, les demi-lunes simples et multifonctionnelles, les Tranchées, l’Aménagement en Courbe de Niveau « ACN ». Il ressort de sa communication que toutes ces techniques permettent de récupérer les terres dégradées, lutter contre l’érosion hydrique et améliorer l’infiltration des eaux. De cette même manière, elles permettent de conserver les eaux dans le sol, améliorer la matière organique du sol, contrôler les mauvaises herbes, collecter et mobiliser les eaux de ruissellement et augmenter les surfaces cultivables, recharger de la nappe phréatique, récupérer les terres encroutées à des fins agricoles. Ces mêmes techniques, conclura-t-il, soutiennent à réduire l’érosion et le ruissellement, d’augmenter l’efficacité des engrais et facilité la réaction favorable des paysans.
La présentation donnée par Adama THERA, Enseignant-Chercheur à l’IPR/IFRA de Katibougou portait sur la promotion de l’irrigation pour le développement communautaire et les jardins scolaires et l’inondation et récupération des eaux (Mares et micro-barrages). Selon M.THERA, l’irrigation représente une solution incontournable pour le développement durable des communautés rurales, en particulier dans les zones sahéliennes où la dépendance aux précipitations est un défi majeur pour la sécurité alimentaire.
« Les pratiques d’irrigation permettent non seulement d’augmenter les rendements agricoles, mais aussi de diversifier les cultures et de renforcer la résilience des populations face aux changements climatiques. En capitalisant sur les ressources disponibles, comme les terres arables et l’eau, le Mali se positionne comme un acteur clé dans la sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière d’accès à l’eau, de gestion des infrastructures et de financement. », a révélé Adama THERA.
La série de présentations a pris fin sur celle de Mamadou DEMBELE sur les techniques agroforestières ; complétée par Dr Sabaké DIARRA par l’introduction sur le concept de chaînes de valeur. Ainsi la journée se termina par des échanges, contributions et propositions sur les thèmes des exposés.
Pour la deuxième étape, qui a duré trois jours, elle fut purement pratique sur le terrain à Soungola. Elle a permis de mettre en pratique les différentes techniques de restauration des sols, l’application de la RNA, apprises au cours de la première journée.
Réalisation de mangeoire économique : la bonne méthode du REUNIR
La dernière journée de ce bootcamp du REUNIR a été mise à profit pour faire la vulgarisation d’une technique de fabrication d’une mangeoire économique pour animaux (petits ruminants). Il s’agit d’une mangeoire qui permet d’éviter les gaspillages de nourritures.
Cela a été suivi par un entretien entre les participants et le groupement des femmes en charge de la lutte contre la malnutrition des enfants de 0 à 59 mois.
A la fin de la formation, les autorités locales dont le Sous-Préfet de Tamani et l’ensemble des participants ont exprimé leur totale satisfaction face aux retombées de la formation. Ils ont exprimé leur reconnaissance à REUNIR et à son partenaire le PAM, pour l’initiative de la formation. Ils ont beaucoup insisté sur la protection du site à travers la réalisation d’une clôture et la pérennisation des ouvrages.
M.Dollo