Les pays de la Confédération des États du Sahel (CES) ont officiellement quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une décision légitime, expliquée et réaffirmée par le Président de la Confédération, le Général d’Armée Assimi Goïta, qui a souligné le caractère « irréversible » de cette position.
« Il n’y a aucun doute : nous ne sommes plus membres de la CEDEAO. Je n’aborde que rarement ce sujet, car pour moi, il appartient déjà au passé », a déclaré le Général d’Armée Assimi Goïta. Selon le Président de la Transition, cette décision de quitter l’organisation sous-régionale a été prise après une réflexion approfondie, menée en consultation avec des experts, notamment les ministres des Finances et des Affaires étrangères de la Confédération, afin d’évaluer les implications diplomatiques et économiques.
Une rupture justifiée par les actes de la CEDEAO
Le retrait du Mali, suivi de celui du Burkina Faso et du Niger, est une réponse à une déviation de la CEDEAO par rapport à ses missions initiales. L’organisation a imposé des sanctions « injustes, illegales et inhumaines », provoquant des souffrances inhumaines aux populations.
Rappelons qu’au moment où le Mali faisait face à des attaques terroristes répétées et à la pandémie de Covid-19, la CEDEAO avait décrété un embargo économique et financier contre le pays. Ces sanctions incluaient la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension des transactions commerciales, le gel des avoirs maliens dans les banques de la région et l’interruption des aides des institutions financières sous-régionales.
Ces mesures ont également été infligées au Niger et au Burkina Faso, aggravant les difficultés des populations innocentes. En pleine crise sanitaire et sécuritaire, ces sanctions étaient contraires aux textes fondateurs de l’organisation et à ses principes de solidarité régionale.
Une alternative souverainiste : la Confédération des États du Sahel
Face à cette situation, les trois pays ont décidé de tourner la page CEDEAO en créant une nouvelle structure : l’Alliance des États du Sahel, en septembre 2023, rebaptisée ensuite Confédération des États du Sahel en juillet 2024. Cette organisation incarne une approche fondée sur l’efficacité, la souveraineté et la solidarité entre les États membres.
Le Général d’Armée Assimi Goïta n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’attitude de la CEDEAO, la comparant à celle d’un groupe terroriste. « Leur démarche vise à asphyxier la population en la privant de ses besoins essentiels pour provoquer une révolte contre les dirigeants. Plutôt que de soutenir nos efforts contre le terrorisme, la CEDEAO a contribué à créer des conditions favorisant davantage l’instabilité », a-t-il affirmé.
Des avancées significatives malgré les embûches
Malgré les obstacles imposés par les sanctions, le Mali a enregistré des progrès notables grâce à la résilience de sa population et à la détermination de ses dirigeants. Notre pays a réussi à restaurer son intégrité territoriale, avec le retour des services sociaux de base, de l’administration et des Forces de défense et de sécurité dans des zones longtemps abandonnées.
Rester au sein de la CEDEAO aurait compromis ces acquis. L’organisation est un instrument au service d’intérêts étrangers, exécutant des diktats visant à freiner la dynamique souverainiste en cours dans les trois États.
Pour toutes ces raisons, la sortie de la CEDEAO est non seulement légitime, mais également nécessaire pour éviter de retomber dans les pièges du passé. Les conséquences de tels écueils seraient encore plus désastreuses pour les populations et les efforts de développement.
La Confédération des États du Sahel apparaît ainsi comme une alternative crédible pour garantir le progrès, la souveraineté et la stabilité de ses membres.
Correspondance particulière