Le séminaire de clôture du projet de jumelage institutionnel Maroc-Union européenne s’est achevé, vendredi à Rabat, sous la co-présidence de M. Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, et Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale de la République française.
Cette rencontre a été l’occasion de dresser le bilan de ce projet ambitieux, tout mettant en avant la qualité des relations de coopération entre la Chambre des représentants, l’Union européenne et les partenaires du jumelage.
Le séminaire de clôture de ce projet a constitué un moment politique majeur, reflétant le caractère stratégique, historique et multidimensionnel de la relation particulière entre le Maroc et l’Union européenne. Il a également été l’occasion de tracer les perspectives de coopération future.
S’exprimant à cette occasion, M. Talbi Alami a souligné que le projet de jumelage a porté sur des questions d’actualité relatives au renforcement de la gouvernance parlementaire et de la démocratie, ayant pour ambition de produire des documents durables, tels que des guides pratiques, des analyses et des diagnostics des pratiques des huit institutions partenaires.
Il a noté que l’un des atouts majeurs de ce projet réside dans le traitement des problématiques identifiées initialement par les documents de jumelage, selon une méthodologie comparée (Benchmarking), tenant compte des pratiques propres à chaque pays partenaire.
Cette approche a permis d’enrichir les échanges entre les experts et les fonctionnaires dans le cadre du projet et de produire des documents synthétisant une réflexion collective et des visions de diverses écoles parlementaires, a-t-il expliqué.
Le Président de la Chambre des représentants a également précisé que le projet a également couvert de nouvelles compétences et problématiques dans les pratiques parlementaires, telles que l’évaluation des politiques publiques, aussi bien ex ante qu’ex post, l’évaluation de l’application des lois et les études d’impact, notamment l’identification de l’impact des législations et des politiques publiques sur les sociétés.
Ces compétences et fonctions, intrinsèquement liées, conditionnent l’efficience de l’exercice des prérogatives traditionnelles des parlements, à savoir la législation et le contrôle de l’action du gouvernement, a-t-il relevé.
M. Talbi Alami a souligné que l’égalité entre les femmes et les hommes dans les institutions élues a également été une composante essentielle du projet de jumelage, en veillant à l’échange d’expériences et à la connaissance mutuelle des pratiques facilitant l’accès des femmes aux postes décisionnels, aussi bien représentatifs que exécutifs.
Par ailleurs, il a réitéré la disposition de la Chambre des Représentants du Maroc à s’engager dans tous les projets de partage et à explorer de nouvelles perspectives de partenariat parlementaire axées sur des thématiques innovantes, afin d’accompagner le rôle des parlements face aux défis auxquels leurs pays et la communauté internationale sont confrontés.
De son côté, le chef adjoint de la délégation de l’Union européenne au Maroc, Daniele Dotto, s’est félicité du bilan positif du projet de jumelage ainsi que de la qualité du travail accompli par la Chambre des représentants et les parlements partenaires pour la réussite de ce projet.
Il a souligné que ce projet a permis aux parlements de l’UE et à la Chambre des représentants d’échanger leurs expériences et de tirer profit mutuellement de cet échange fructueux, faisant part de la volonté de l’Union européenne de poursuivre cette collaboration à l’avenir et de renforcer et promouvoir le partenariat avec le Maroc.
Pour leur part, les représentants des parlements partenaires du projet de jumelage se sont félicités des résultats accomplis au cours des dernières années ainsi que de la qualité des relations de coopération unissant le Maroc et l’Union européenne.
Ils ont également souligné l’importance pour la Chambre des représentants et les parlements européens partenaires du projet de rester unis afin de faire face aux défis communs, tout en veillant à tirer parti des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans l’action parlementaire.
Ce programme, intégralement financé par l’Union européenne et géré avec l’appui de la direction du Trésor et des Finances extérieures relevant du ministère de l’Économie et des Finances, a réuni pendant 32 mois (29 avril 2022 – 28 décembre 2024) la Chambre des représentants et un consortium formé par l’Assemblée nationale française, partenaire senior, la Chambre des députés tchèque et la Chambre des représentants belge (partenaires juniors), avec le soutien des assemblées de quatre autres États membres, à savoir l’Italie, la Grèce, la Hongrie et le Portugal.
Ce jumelage s’inscrit dans le cadre plus général de l’appui au Parlement marocain en coordination avec d’autres initiatives en cours, notamment le jumelage avec la Chambre des conseillers et le programme mis en œuvre par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe au profit des deux Chambres, également financés par l’Union européenne.