Dans un monde où les inégalités persistent,1 enfant sur 3 et plus d'une femme sur 4 vivent dans des pays où les droits sont peu respectés. C’est du moins ce que révèle le rapport annuel « Indice mondial 2024 sur les droits des femmes et des enfants : droit à l'avenir » publié récemment par l'ONG italienne Child Fund Alliance, visant à suivre les conditions de vie de cette population dans 157 pays, y compris au Maroc.
La Child Fund Alliance a publié tout récemment son rapport 2024 sur l'Indice mondial des droits des femmes et des enfants, qui met en lumière les problèmes critiques auxquels sont confrontés les femmes et les enfants du monde entier. « Cette année, l'Indice mondial de la Child Fund Alliance, anciennement connu sous le nom d'« Indice WeWorld », attire l'attention sur les voix des jeunes, la Child Fund Alliance explorant le concept du « droit à l'avenir », qui met en lumière les points de vue des enfants sur l'avenir qu'ils envisagent et les obstacles auxquels ils sont confrontés », souligne Child Fund Alliance. L’ONG italienne, un collectif de 11 organisations internationales, qualifie cet Indice comme étant « un outil complet qui évalue la situation des droits des femmes et des enfants dans 157 pays, en utilisant une méthodologie raffinée de 30 indicateurs clés ». Elle précise aussi que l'Indice de cette année comprend une consultation auprès de 10 000 enfants et adolescents de 41 pays, adoptant une nouvelle approche en introduisant le concept de « droit à l'avenir ». « L'Indice 2024 offre une perspective prospective sur les droits des enfants tout en ouvrant la porte aux préoccupations, aux rêves et aux espoirs de ces jeunes esprits pour l'avenir », ajoute la même source. Dans ce classement, le Maroc, avec un score de 62,8 sur 100, se classe 92ème sur 157 pays. Le Royaume figure ainsi parmi les pays appliquant «de manière essentielle » les droits des des femmes et des enfants. En Afrique, le classement adjuge au Maroc la 5ème position, derrière l’île de Maurice (55ème), la Tunisie (58ème), l’Algérie (69ème), ainsi que l’Égypte (93ème). Au niveau arabe, les Émirats arabes unis (57ème) dominent le classement, suivis de la Tunisie, de l’Arabie Saoudite (65ème), de l’Algérie, du Bahreïn (72ème), du Koweït (80ème), du Qatar (85ème), d’Oman (88ème), de l’Égypte puis du Maroc qui occupe le 10ème rang. A l’échelle mondiale, la Suède, avec un score de 90,9, décroche la première position, talonné par l’Australie (90,4), l’Islande (89,1) puis la Norvège (89). Quelques points saillants de l’Index « Actuellement, 1 enfant sur 3 et plus d'une femme sur 4 vivent dans des pays où les droits sont peu respectés. Or, au rythme actuel des progrès, il faudra 113 ans pour que les droits des femmes et des enfants soient pleinement appliqués dans le monde », estime l’ONG italienne. Elle pense également que « les contextes dans lesquels les femmes et les enfants vivent aujourd’hui sont moins démocratiques…). Elle admet, néanmoins, que des progrès significatifs ont été réalisés en matière de santé des enfants, mais leurs droits à l’éducation stagnent depuis 2020, probablement en raison des perturbations causées par la pandémie mondiale de COVID-19. L’ONG italienne révèle, d’autre part, une réalité qui incite à l’optimisme, à savoir que le niveau d’éducation des femmes et leur participation à la prise de décision sont en hausse. « Cependant, les femmes restent le groupe social le plus vulnérable et le plus marginalisé au monde, et sont les plus susceptibles de subir des violations des droits humains », écrit le rapport. Autre conclusion aussi préoccupante soulevée dans cette étude : près de 3 enfants sur 10 ayant un faible statut socio-économique ont une faible perception de leurs droits, contre près de 2 sur 10 parmi les enfants ayant un statut socio-économique plus élevé. La vulnérabilité et la marginalisation ont un impact négatif sur la reconnaissance des enfants en tant que détenteurs de droit. « Le World Index 2024 est un appel à l’action pour les gouvernements, les organisations internationales et la société civile. Il souligne l’urgence d’agir pour garantir les droits de tous les enfants, en particulier les plus vulnérables. En donnant la parole aux enfants, le World Index nous rappelle que l’avenir appartient aux jeunes générations et qu’il est de notre responsabilité de le construire ensemble », indique Child Fund Alliance.