Un débat récurrent sur la légitimité des uns et des autres à présider aux destinées de la Nation, du pays. Il est universel d’une certaine façon par le fait qu’il se vit sur tous les continents.
Certains apportent des suggestions se traduisant par la « termitièrisation » de la population en ce sens que, comme dans une termitière, l’ouvrier demeure sans son rôle ad vitam aeternam, le soldat aussi, ainsi que la reine. Une répartition figée perpétuellement.
Pour les tenants de cet argument, le hiatus est qu’ils s’adossent à un pilier dont les ramifications aboutissent souvent à l’apologie d’une société statique : né d’un père ouvrier, vous resterez ouvrier ; d’un père bûcheron, vous manierez la hache. Il s’agit de compartimenter la société.
D’autres vont dans le sens d’une rupture des remparts, du clivages civil-militaire pour ne considérer que l’intérêt supérieur du peuple, de la nation. Ils sont en rupture avec ce dogme tintinnabulé à l’envie dans certaines rédactions, clubs politiques et « grins ».
Un militaire est un civil qui a décidé d’épouser le métier des armes pour la sauvegarde des intérêts vitaux de la nation au péril de sa vie. Et lorsqu’un civil, appelé à présider galvaude l’avenir, volontairement ou même sans volonté de nuire en subordonnant les intérêts vitaux à d’autres pays ou à des ennemis de l’intérieur, souvent une bourgeoisie compradore, le militaire intervient pour remettre les choses à l’endroit.
Cela a été le cas au Ghana avec le capitaine John Jerry RAWLINGS et au Burkina Faso avec Isidore Thomas SANKARA. Plus loin, en France, Napoléon BONAPARTE, Philippe PÉTAIN, et Charles de GAULLE ont joué les mêmes rôles.
Ces hommes ont été les recours quand leurs pays allaient mal sauf Philippe PÉTAIN qui a trahi durant la deuxième guerre mondiale.
L’observation démontre qu’un civil ou un militaire peut mener la barque du pays à bon port et que le militaire est souvent le recours quand il y a péril en la demeure.
C’est ainsi que les grands empires du passé étaient dirigés par des chefs de guerre, le mot militaire est plus récent : Nabuchodonosor, Sunjata (Soudjata) KEÏTA, Kankan Moussa, les César et bien d’autres.
Ce débat, civil ou militaire, procède souvent d’une instrumentalisation venue du dehors parce qu’à l’analyse, un régime civil s’avère plus susceptible de prêter le flanc aux manipulations et intimidations. Plus docile, le système civil est encensé et couvert de tous les apparats de la démocratie. Cette démocratie introuvable, y compris dans les pays qui s’en targuent à profusion et qui, hors de leurs sphères nationales sont des dictatures qui sèment le trouble dans le monde en finançant les terroristes-mercenaires essentiellement en Afrique.
Donc, courir derrière les rhétoriques mensongères sur les Droits de l’homme et la démocratie de ces pays, c’est se suicider, se saborder parce qu’ils sont les premiers à piétiner ces règles spécieuses imposées aux autres. Le comble de la méprise.
Alors, pourquoi un militaire, soucieux du bien-être du peuple, investi dans l’œuvre de sauvegarde de la souveraineté de son pays est-il obligé de démissionner de l’armée pour se présenter aux élections présidentielles ? Cela a été les cas du président Amadou Toumani TOURÉ qui, à l’exception de Modibo KEÏTA, a fait mieux que tous les présidents civils avec surtout l’AMO et les logements sociaux. Preuve qu’il avait une fibre sociale réelle malgré ses imperfections propres à tous les hommes.
En quoi un civil est plus Malien qu’un militaire et, par conséquent plus légitime à diriger le pays qu’un militaire et ce, d’autant plus, pour le Mali, que des civils ont livré le pays pieds et mains liés à des puissances étrangères ? Trêve de ces blablablas indigestes, nous ne sommes pas dans une termitière.
Les Maliens ont besoin d’un homme qui ne prend pas ses décisions avec le contreseing de puissances étrangères.
Bref, « Quand il n’y a pas d’ennemi intérieur, les ennemis extérieurs ne peuvent pas vous faire de mal. »
Yamadou TRAORÉ
Analyste politique