Les autorités de la Transition malienne ont-elles en vain négocié une reprise de la fourniture d’énergie électrique avec les hauts dirigeants ivoiriens ?
Pouvant assurer à elle seule le tiers de la consommation en électricité du Mali, la Côte d’Ivoire paraît incontournable dans la résolution de la crise énergétique en cours. Et, il semble que, c’est le climat de froid entre Abidjan et Bamako qui sous-tend la pénurie que vit le Mali depuis bientôt deux ans.
En clair, les relations tendues entre le président de la Transition, le Col Assimi Goïta et le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara auraient poussé l’Etat ivoirien à sevrer notre pays de ses fournitures d’énergie électrique. Ce qui a compliqué drastiquement la situation de délestages, obligeant le Mali à se contenter d’un minimum d’électricité. Ce qui a plongé le pays dans une crise sans précédent. Car, nul n’ignore l’importance de l’énergie électrique dans le quotidien d’aujourd’hui.
Or, il est de notoriété que les dissensions entre dirigeants peuvent toujours être solutionnées, surtout si les intérêts des populations sont en jeu. Et c’est le cas depuis plusieurs mois. Puisque l’on se rend compte que les ressources de l’Etat sont limitées, tout comme le ministre de l’Energie et la société EDM-SA sont incapables de solutionner la crise. Bref, les dirigeants semblent impuissants face à la situation, alors qu’elle entraîne un marasme socio-économique jamais atteint.
Car, les lourdes charges supplémentaires qu’entraînent les longues coupures du courant électrique mettent les entreprises à rude épreuve. Et, nombreuses sont celles qui ferment, après des lots de licenciements économiques. Comment une PME peut tenir, face à un surcoût de dépenses en carburant (pour groupe électrogène) de 200 à 500 000 F CFA par jour ?
Face à ce drame, il urge que des initiatives patriotiques soient prises, afin que le fil du dialogue soit renoué entre Bamako et Abidjan, dans le sens de trouver un palliatif, soit-il provisoire, pour sauver les meubles. Les traditions africaines imposent un devoir de solidarité pour éteindre l’incendie chez le voisin. Ce qui oblige les deux dirigeants à taire tous les différends pour se parler et se comprendre, afin de juguler la crise énergétique au Mali. Car, les deux pays sont intimement liés.
Et, dans ce sens, il existe à Bamako, des canaux de dialogue pour parler à ADO, afin de susciter sa compassion à aider le Mali à juguler sa pénurie d’électricité. Lorsque les intérêts des peuples sont en jeu, les égos des dirigeants doivent s’effacer. Car, les dirigeants passent, mais les peuples demeurent.
Boubou SIDIBE/maliweb.net