Le centre de formation professionnelle de Sénou a abrité, le 24 octobre 2024, la cérémonie de lancement d’une session de formation des migrants de retour. C’était sous la houlette du ministre en charge des Maliens établis à l’Extérieur, Mossa Ag Attaher, accompagné pour la circonstance de son collègue de l’Entreprenariat National, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Madame Bagayoko Aminata Traoré, ainsi que des responsables de plusieurs organisations faîtières.
Par cette initiative, le département en charge des Maliens de l’Extérieur vise à offrir des opportunités concrètes de réintégration socio-économique aux bénéficiaires qui seront formés pendant une session 30 à 45 jours.
En tant que partenaire de la démarche, la ministre en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle y voit pour sa part une conformité avec l’objectif global de la politique nationale de la formation professionnelle axée sur le développement des ressources humaines pour booster la productivité et la compétitivité. Et Mme Bagayoko Aminata Traoré de rappeler au passage que ces formations sont conçues pour doter les bénéficiaires de compétences techniques et professionnelles adaptées aux besoins du marché du travail et favorisant ainsi leur insertion sociale et économique.
Le ministre Mossa Ag Attaher s’est réjoui quant à lui de l’accomplissement d’une collaboration interministérielle, avant de présenter l’année 2024 comme celle de tous les records avec plus de 8 000 cas de retour depuis le 1er janvier dernier. «Et nous nous préparons à en accueillir des milliers d’ici à la fin de l’année», a prévenu le ministre en laissant entendre que leur accueil reste une obligation et consiste à préserver leur droit à la dignité à travers l’ouverture de pistes pour leur réintégration dans leurs communautés d’origine.
La session de formation lancée la semaine dernière concerne une quarantaine (40) de migrants de retour et traduit par ailleurs une dynamique de partenariat entre les départements ministériels et des organisations de migrants à travers l’Association Malienne des Expulsés (AME) et l’Association Retour-Travail et Dignité (ARTD), deux organisations saluées au passage pour leurs assistances aux migrants de retour ou en transit.
La session de formation porte sur trois secteurs porteurs dont ceux du bâtiment, de la transformation agroalimentaire et de la coupe et couture. Elle est dispensée par l’apprentissage dans des établissements dotés d’ateliers et de ressources humaines compétentes a l’effet de «garantir une alternance continue entre la théorie et la pratique», a expliqué le Ag Attaher, pour qui la question de la réinsertion socio-économique des migrants de retour occupé une place prépondérante dans la Politique Nationale de Migration en tant que vecteur de développement socio-économique du pays et instrument de lutte contre le fléau de la migration irrégulière.
Le ministre en a profité en outre pour exhorter l’ensemble des partenaires de cette politique à s’investir davantage dans l’insertion socio-économique des migrants de retour, puisque c’est à ce prix seulement, à ses yeux, que le défi de la migration irrégulière pourra être relevé.
Aly Poudiougou