A priori, la dette est un instrument de développement. Cependant, son efficacité dépend de plusieurs facteurs. Elle doit être bien gérée et expurgée de corruption. La dette peut être un instrument de développement puissant si les investissements réalisés contribuent effectivement à la croissance économique et au bien-être social. Est-ce notre cas ? Faut-il avoir peur de notre dette astronomique ?
Il circule sur les réseaux sociaux un document qui fixe à 6732 milliards F CFA l’encours de la dette du Mali, dont 3813,9 milliards de F CFA de dette intérieure. La même source, signée Dr. Sissoko, expert consultant international, précise que le projet de budget 2025 fixe la dette intérieure totale à 3813 milliards de F CFA, dont 331 milliards de F CFA de bons du Trésor, 2893 milliards de F CFA d’obligations et 587 milliards de F CFA de dette bilatérale.
La dette intérieure désigne l’ensemble des emprunts contractés par le Mali auprès de créanciers nationaux, tels que les banques, les entreprises ou les citoyens. Contrairement à la dette extérieure, qui est due à des créanciers étrangers, la dette intérieure a l’avantage d’être libellée en F CFA.
L’importance des impayés de la dette intérieure peut être interprétée comme un signe de problèmes économiques, de difficultés de trésorerie. “Un niveau élevé d’impayés peut accroître le risque de défaut, ce qui peut affecter la confiance des investisseurs et la stabilité financière et surtout, entraîner une réduction de la consommation et de l’investissement”, souligne un économiste.
Pour lui, le montant de la dette intérieure n’est pas alarmant, ni un indicateur. “Ce qu’il faut observer, c’est le service de la dette, c’est-à-dire, le montant à payer à échéance. Tant que cela est assuré, il n’y a pas forcément à s’inquiéter”, ajoute-t-il.
Cependant, à son avis, l’accumulation de la dette intérieure peut avoir des effets ambivalents sur la croissance économique. “Une accumulation excessive de la dette intérieure peut conduire à une situation insoutenable où le service de la dette grève les budgets publics et entraîne des taux d’intérêt plus élevés, ce qui peut freiner les investissements privés”.
De nombreux économistes mettent en garde contre les effets inflationnistes d’une dette excessive, soutenant que cela pourrait nuire à la croissance à long terme.
Alexis Kalambry