Dr. Moussa Coulibaly, sociologue, rappelle que c’est le dialogue national qui l’a recommandé, le mérite l’exige et le terrain l’a prouvé. Il estime que le grade de général des cinq colonels ne leur a pas été donné sur un plateau d’argent.
Dr. Moussa Coulibaly pense qu’ils sont très rares parmi les Maliens à ne pas reconnaître les nombreux efforts déployés malgré les nombreuses difficultés sur le terrain et malheureusement les pertes en vies humaines civiles et militaires. Selon lui, le Mali est en train d’être maître de son destin par son armée mais surtout par l’engagement des Maliens de tous âges et de toutes conditions.
Le sociologue estime que le contexte exige des récipiendaires qu’ils ne prennent en compte pour le moment que l’aspect symbolique de cette promotion et les retombées financières et les avantages doivent être pris en compte ultérieurement parce que le contexte économique n’est pas favorable.
“Le premier responsable de la grande muette en la matière est un exemple d’intégrité. La preuve de son désintéressement matériel et financier est donnée à travers ses œuvres sociales, financées par des avantages qu’il a mis dans la cagnotte sociale”, explique le sociologue. Quand le premier responsable se soumet individuellement à cet exercice humanitaire et fraternel, cela, selon lui, est de nature à rassurer ses concitoyens.
A l’en croire, au-delà des enjeux militaires et des exigences de discipline, il est important de mettre l’accent sur la complicité silencieuse, efficace et discrète des nouveaux récipiendaires qui ont très certainement compris qu’il faut faire l’union sacrée lorsqu’on dirige un pays comme le Mali actuel partagé entre résilience, difficultés économiques et affrontements (malheureusement stériles en dehors des champs de bataille) dans plusieurs sphères sociales.
Les désormais 5 généraux doivent se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire pacifier le pays pour rendre possible le retour à une vie constitutionnelle normale et se battre pour éponger dans les brefs délais la dette intérieure du pays. Dr. Moussa Coulibaly, demeure convaincu que ce dernier point va être une source de soulagement pour le secteur informel en général et va soulager le panier de la ménagère.
Autant l’armée, comme l’indique sa vocation originelle, a su maintenir l’ordre dans ses rangs, autant cet ordre doit inspirer l’ensemble des composantes de la sphère sociale notamment les politiques et les religieux. Pour espérer “tutoyer” le leadership des militaires qui va au-delà de nos frontières, notre sociologue pense également que les politiques doivent faire preuve d’unité et de cohésion en leur sein et se doter de mécanismes pour prendre en compte les nombreuses préoccupations des maliens surtout que les élections présidentielles sont programmées pour 2025.
Quant à la sphère religieuse très importante, elle doit focaliser son discours sur le renforcement du tissu social et recadrer à travers son organisation les sorties insensées et inopportunes qui sont éloignées des préoccupations des Maliens et qui fragilisent la cohésion sociale. Pour l’heure, l’armée doit s’activer davantage pour traduire rapidement en actes concrets les chantiers en cours.
“S’il y a une réalité qui doit être une source de mobilisation pour les Maliens c’est bien cette volonté farouche des puissances impérialistes qui sont déterminées à déstabiliser notre pays à l’image de la Libye pour faire main basse sur ses ressources notamment énergétiques”, ajoute-t-il.
A ses dires, “les Maliens n’ont plus le droit de se tromper de combat. Notre pays a une opportunité historique celle de s’orienter irréversiblement vers le partenariat gagnant-gagnant. Nous sommes en ce moment sur la dernière ligne droite. Le doute n’a plus sa place surtout que dans l’espace de l’AES, des retombées significatives se constatent”.
Une intensification de la coopération et des initiatives nous mettrons au même niveau de développement dans cet espace. Les campagnes de diabolisation des dirigeants dans cet espace ont été les mêmes qui ont été orchestrées pour faire échouer Modibo Kéita, Nkrumah et qui nous ont plongés dans un cycle d’éternels recommencements avec des conflits frontaliers, fratricides ethniques pour diviser.
“Le djihadisme s’inscrit dans la même dynamique. La guerre imposée au Mali est une guerre de positionnement des puissances visant à nous déposséder de nos ressources. C’est pourquoi l’Algérie est pour le Mali ce qu’est le Rwanda pour la République démocratique du Congo actuellement”.
Ibrahima Ndiaye