ECO : La monnaie unique ouest-africaine en suspens ?
L’ambition d’une monnaie unique pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apparente de plus en plus à un mirage. Annoncé depuis plusieurs décennies, le projet de l’ECO a connu de multiples reports, freinés par des défis économiques et politiques persistants. Initialement prévu pour 2020, il a été repoussé à 2027. Toutefois, […]
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L’ambition d’une monnaie unique pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’apparente de plus en plus à un mirage. Annoncé depuis plusieurs décennies, le projet de l’ECO a connu de multiples reports, freinés par des défis économiques et politiques persistants. Initialement prévu pour 2020, il a été repoussé à 2027. Toutefois, à l’approche de cette nouvelle échéance, les incertitudes demeurent.
Lors de la 11ᵉ session du Conseil de convergence des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la CEDEAO, tenue le 3 mars 2025 à Abuja, la question de l’ECO a de nouveau été au centre des discussions. Les participants ont analysé les avancées du projet, examinant notamment la feuille de route adoptée lors d’une réunion technique préalable. Malgré un consensus apparent sur l’importance de la monnaie unique pour dynamiser les échanges commerciaux et réduire les coûts de transaction, les divergences entre les politiques économiques des États membres entravent encore sa mise en œuvre.
Le ministre nigérian des Finances, Adebayo Olawale Edun, a plaidé en faveur d’un engagement politique accru, soulignant que l’ECO constituerait un outil stratégique pour stabiliser les économies de la région. Pourtant, la concrétisation du projet se heurte toujours à des obstacles majeurs : inflation disparate, déficits budgétaires non maîtrisés et capacités institutionnelles inégales entre les pays concernés.
Malgré les engagements réitérés, aucune date précise n’a été arrêtée pour l’adoption effective de l’ECO. Cette incertitude alimente le scepticisme quant à la faisabilité du projet à court terme. Sans une volonté politique forte et une harmonisation rigoureuse des politiques macroéconomiques, l’ECO risque de rester une promesse jamais tenue.
Source: https://www.toutafrica.com/