Écoles : la rentrée ne sera que partielle après tout

Après un mois de retard dû au report de la date habituelle, élèves et enseignants du fondamental et du secondaire retournent en classe pour le début de l’année scolaire 2024-2025. Et, si les enseignants des écoles primaire, sevrés de salaire depuis quatre mois, peuvent jubiler, de nombreux parents d’élèves misaient encore su un autre report […]

Écoles : la rentrée ne sera que partielle après tout
   maliweb.net
Après un mois de retard dû au report de la date habituelle, élèves et enseignants du fondamental et du secondaire retournent en classe pour le début de l’année scolaire 2024-2025. Et, si les enseignants des écoles primaire, sevrés de salaire depuis quatre mois, peuvent jubiler, de nombreux parents d’élèves misaient encore su un autre report qui leur permettrait de mieux affronter les nombreuses dépenses liées aux frais de fournitures, d’inscription et tenues scolaires en cette période de vaches maigres. C’est du moins le souhait exprimé par ce parent d’élèves de Lafiabougou ayant requis l’anonymat : «J’aurai aimé que les autorités reportent à nouveau la rentrée des classes. Je n’ai même pas le moyen d’acheter les fournitures scolaires. Je travaillais dans une ONG qui a fermé après que le bailleur ait été sommé de quitter le Mali. Et depuis bientôt une année, je tire le diable par queue». Cet autre parent d’élève, maçon de son État, pour des questions d’argent priait également pour un autre report, après sa reconversion du monde des BTP à la vente de friperies (habits usagers en provenance de l’Occident). Son domaine de prédilection tournant au ralenti, notre interlocuteur est désormais dépourvu des moyens d’assurer la scolarité de ses enfants dans les établissements privés. La rentrée est néanmoins maintenue à la date d’aujourd’hui et elle se fera vraisemblablement en l’absence de plusieurs milliers d’élèves, issus notamment des régions de Ségou, Nara, Mopti et Bandiagara ainsi que du septentrion, contrôlées par les djihadistes. En effet, selon le dernier rapport de l’Unicef en date du mois d’avril 2024, 1 791 écoles étaient fermées fin avril affectant au passage plus de 537 300 enfants et 10 746 enseignants. Ils sont également nombreux les élèves qui ont dû quitter leur localité pour échapper à l’insécurité. Amidou Keita