Edito : Relecture de la charte, les partis politiques entre division et incohérence

Nombreux étaient les observateurs de la scène politique malienne à avoir fondé,  de l’espoir sur un grand rassemblement de la classe politique afin de faire des propositions pertinentes et appropriées au gouvernement dans le cadre de la relecture de la charte des partis politiques. En effet, pour une  fois, les partis politiques ont eu une […]

Edito : Relecture de la charte, les partis politiques entre division et incohérence
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Nombreux étaient les observateurs de la scène politique malienne à avoir fondé,  de l’espoir sur un grand rassemblement de la classe politique afin de faire des propositions pertinentes et appropriées au gouvernement dans le cadre de la relecture de la charte des partis politiques. En effet, pour une  fois, les partis politiques ont eu une rare opportunité de surmonter  leur division et de donner naissance au grand rassemblement tant espéré  pour non seulement apporter un démenti cinglant aux adversaires de la démocratie qui ont affirmé Urbi et Orbi que les partis ne pourront jamais s’unir, mais aussi et surtout afin de corriger tous les dysfonctionnements, les incohérences, les insuffisances de l’ancienne charte. Cette relecture, au lieu d’être une opportunité pour les partis politiques de recoudre les liens, a plutôt exacerbé la division entre les partis considérés comme soutiens de la transition et ceux qui ne le sont pas et pourtant ils souffrent tous des mêmes handicaps et ont tous les mêmes adversaires. Pourquoi ne pas aller à une union sacrée afin de former un seul bloc et défendre les mêmes valeurs.  En tout cas quel que soit la pertinence des propositions faites par les partis politiques, le gouvernement aura toujours la latitude de se jouer d’eux en surfant bien entendu sur leur division. S’agissant du fond de la plus part des documents auxquels nous avons eu accès, les propositions tournent entre autres sur le maintien du financement des partis politiques, sur la fin de la transhumance politique, la réduction du nombre des partis par le biais des grands regroupements politiques, L’insertion d’un code d’éthique , la rationalisation des textes régissant les partis politiques en intégrant la loi sur le statut de l’opposition, la tenue obligatoire des instances des partis politiques. Le durcissement des conditions de création de parti politique. S’il y a beaucoup de propositions novatrices dans les différents documents des groupements de partis politiques  que nous avons  eu la chance de feuilleter, les tares qui sont à la base du rejet des partis politiques par l’opinion n’ont pas été traitées à hauteur de souhait. A titre d’exemple la promotion du militantisme fait cruellement défaut au sein des partis politiques, ensuite la réduction du poids de l’argent dans les choix des dirigeants et autres candidats aux différents postes électifs, ne semble pas être une priorité des partis politiques. Au sein des partis politiques au Mali, les plus adulés ne sont pas forcément les militants convaincus ou cadres valeureux, compétents et intègres, mais les plus offrants, ceux qui ont le portefeuille plein à craquer, en faisant fi de l’éthique et de la morale. C’est pourquoi les partis sont envahis par des opérateurs économiques sans scrupules qui font des partis politiques auxquels ils adhèrent, des marches pieds pour faire prospérer leurs business. Enfin la formation des militants de la base jusqu’au sommet afin qu’ils soient des bons cadres tant sur le plan de la compétence que de l’intégrité morale, semble être reléguée au second plan, alors même que cet aspect devrait être l’une des priorités des partis politiques, surtout ceux qui aspirent à gérer le pays. Si tant est que les partis politiques ont un rôle d’utilité publique, ils doivent s’atteler également à la formation citoyenne et à l’éducation aux bonnes mœurs. En somme, Il faudrait certainement attendre que les leaders politiques sortent de leurs égos surdimensionnés, de leurs ambitions démesurées, des dissensions inutiles, des querelles intestines malveillantes, de la chasse effrénée aux strapontins,  pour que la classe politique malienne retrouve toutes ses lettres de noblesse. En attendant ce moment, ils seront pris en étau entre une opinion qui la trouve corrompue et des militaires ambitieux au pouvoir qui veulent l’étrangler à coups de dénigrements et par le biais de propagandes  médiatiques malveillantes toutes choses qui leur permettront d’assouvir leurs desseins machiavéliques de conservation du pouvoir. Youssouf Sissoko