Moins de 10% des brevets d’inventions déposés au Maroc sont d’origine marocaine, c’est-à-dire déposés par des personnes physiques ou des entreprises marocaines.
L’écrasante majorité est le fait d’entreprises étrangères et internationales. C’est ce qui est indiqué dans les chiffres officiels de l’OMPIC pour les 10 premiers mois de 2024. Le brevet d’invention est l’une des illustrations par excellence de l’acte d’innovation. Quand une entreprise en dépose un, cela ne veut pas forcément dire que ladite invention sera automatiquement et immédiatement concluante en termes de business.
C’est plus et d’abord un engagement et la conviction d’un investisseur ou un industriel qui croit pouvoir tirer à terme des résultats industriels et/ou commerciaux bénéfiques pour l’entreprise. S’approprier et faire confiance à l’innovation sous-entend une prise de risque au sens financier car entre le moment où une innovation est au stade de brevet et celui où elle est véritablement traduite en process de production opérationnel, l’entreprise est supposée investir sans être totalement sûre des résultats.
C’est en fait un état d’esprit qui visiblement n’est pas encore largement répandu dans le tissu productif marocain. Toutes les politiques publiques, actions et initiatives pour encourager la recherche et développement ne pourraient donner des résultats tant que les entreprises ne s’approprieront pas véritablement l’innovation et la considéreront comme un levier de business.