Éditorial : Excédents révélateurs
La situation budgétaire des collectivités territoriales illustre le paradoxe de la gestion locale : d’un côté, des responsables communaux et des gestionnaires de territoires qui invoquent le plus souvent le facteur financier et budgétaire pour justifier les déficits d’équipements publics et le retardement des projets et, de l’autre côté, des comptes qui affichent des excédents […]
aujourdhui.ma
La situation budgétaire des collectivités territoriales illustre le paradoxe de la gestion locale : d’un côté, des responsables communaux et des gestionnaires de territoires qui invoquent le plus souvent le facteur financier et budgétaire pour justifier les déficits d’équipements publics et le retardement des projets et, de l’autre côté, des comptes qui affichent des excédents d’un niveau presque insolent.
En attestent les derniers chiffres dévoilés par la Trésorerie générale du Royaume qui indiquent un volume d’excédent cumulé de plus de 60 milliards de dirhams à fin janvier 2025. Comment les responsables communaux, pourtant assis sur un trésor aussi faramineux, peuvent-ils se plaindre d’indigence budgétaire ? Et surtout, la question la plus brûlante est de savoir comment et pourquoi les collectivités ont pu dégager de tels excédents ? La première réponse qui pourrait venir spontanément à l’esprit serait que les communes généreraient des recettes en abondance suffisantes pour dépasser le niveau de leurs dépenses.
Faux. Les analystes spécialisés en finances locales expliquent que l’excédent provient en réalité du fait que les communes et autres collectivités territoriales ne décaissent pas la totalité de leurs budgets. Non pas parce qu’elles arrivent à économiser mais seulement et malheureusement parce qu’elles ne réalisent pas tous les projets d’investissements sur lesquels elles s’engagent. Vu sous cet angle, l’excédent n’est plus vraiment un motif de réjouissance…