Avec quelque 250.000 points de vente, les bonnes vieilles épiceries de quartiers et de douars sont indiscutablement, et de loin, le réseau de proximité le plus puissant du Maroc.
Si on y ajoute d’autres types de commerce ou de services comme les réseaux de supérettes et de magasins de libre-service développés par les grands opérateurs de grande distribution moderne ou encore les pharmacies, on se retrouve avec une force de frappe redoutable qui peut être mise à profit pour les prestations et services publics de proximité dont ont besoin les citoyens au quotidien. Avec son maillage actuel très dense et ses horaires et nombre de jours de fonctionnement, le plus souvent en mode 7 jours sur 7, le commerce de proximité est le réseau idéal pour généraliser et faciliter les opérations telles que le paiement de factures, le retrait ou envoi d’argent en liquide, le dépôt ou réception de colis postaux et de messagerie, voire, pourquoi pas, la légalisation de signatures et autre authentification de document comme cela se fait déjà dans certains pays.
Mais pour cela, il faut aussi une vraie politique publique volontariste et déterminée avec, entre autres, des programmes pour mettre à niveau, moderniser, équiper et former les millions d’employés du secteur. Une telle transformation aussi structurante pourrait elle-même constituer un formidable gisement d’investissements et de création d’emplois. Ce serait dommage de laisser encore inexploitée une telle force de frappe.