Rebaptisé Gazoduc Africain Atlantique, le projet de liaison pour acheminer le gaz depuis le Nigeria jusqu’au Maroc revêt une importance qui va au-delà d’une infrastructure énergétique.
Avec la nouvelle appellation, décidée à l’unanimité lors de la dernière réunion tenue à Abuja, les parties prenantes actent officiellement le caractère structurant et multidimensionnel de l’ouvrage. Elle consiste d’abord en un mix judicieux entre deux références, le gazoduc et l’Atlantique, renvoyant à deux projets découlant de la vision marocaine et surtout royale de ce que devrait être la vraie coopération entre les pays africains. L’union des efforts, moyens et visions de 13 pays le long de la façade ouest-africaine atlantique pour réaliser un tel ouvrage traduit une véritable détermination collective transcendant toutes les frontières, ce qui est un fait rare dans une région et un monde en proie aux conflits, à la discorde, voire la dislocation.
En fédérant ces pays, le projet de gazoduc deviendra à terme un vecteur de concorde et de partage contribuant inévitablement à rebâtir un espace de coopération constructive et de création de richesses collectives dont l’Afrique a grandement besoin.
Même mieux et au-delà des pays de la région, le Gazoduc Africain Atlantique qui sera naturellement connecté à l’Europe sera la meilleure incarnation d’un futur espace Afrique-Europe à même de permettre aux deux grands partenaires, de part et d’autre de la Méditerranée, de construire ensemble des chaînes de valeur plus résilientes et compétitives pour affronter les grands défis des prochaines décennies. Plus que jamais, le Maroc se trouve naturellement aux premiers rangs d’une dynamique naissante qui va métamorphoser toute une région, voire deux continents…