En matière de stratégies et de politiques publiques, les réformes lourdes et structurelles ont souvent une spécificité qui constitue aussi une faiblesse, à savoir qu’elles produisent leurs résultats sur le moyen et long terme.
Mais quand elles sont minutieusement conçues et véritablement globales, ces réformes peuvent aussi commencer à générer des effets dans l’immédiat, parfois même spectaculaires. C’est le cas précisément de la nouvelle charte de l’investissement qui depuis sa mise en œuvre a permis de multiplier le volume d’investissement industriel par un facteur 10. En attestent les chiffres dévoilés par le Chef du gouvernement devant les conseillers cette semaine qui indiquent que sur la période allant de mai 2023 à octobre 2024, la commission nationale dans sa nouvelle configuration en vertu de ladite charte a dû approuver un volume global des dépenses d’investissement (Capex) avoisinant les 140 milliards DH (lire l’article en pages 4 à 6).
Un chiffre à comparer avec les 13 milliards DH actés par la même commission sur les deux années qui précédaient l’entrée en vigueur de la nouvelle charte. L’effet multiplicateur spectaculaire de la réforme est ainsi clairement identifié et chiffré. Cet effet multiplicateur se retrouvera dupliqué mathématiquement en termes de création d’emplois, d’amélioration du pouvoir d’achat, de création de valeur et donc, in fine, de croissance globale pour tout le pays. C’est aussi, au passage, synonyme de recettes fiscales supplémentaires pour l’État et donc plus de ressources pour financer les autres réformes structurelles particulièrement celles à caractère social. Et dire qu’il a fallu attendre presque 20 ans pour voir une réforme aussi structurante et bénéfique prendre enfin forme…