Suite à la version rebadgée Cupra du Seat Ateca et au Cupra Formentor, premier modèle exclusif de son catalogue, le constructeur espagnol lance son troisième SUV. Ce dernier est 100% électrique et arbore un style encore plus imposant et acéré.
Si les extra-terrestres décidaient de nous envahir, ils trouveraient sur terre le véhicule parfaitement adapté à leurs exigences : le Tavascan, créé spécialement pour eux par Cupra. Un SUV coupé familial d’une longueur de 4,64 m doté de contours qui ne laissent guère place au questionnement. Sa face avant illustre le visage d’une espèce automobile destinée à dominer, prenant à n’y pas manquer l’ascendant sur les conducteurs qui précèdent, jetant un œil intimidé dans le rétroviseur. Visant cet objectif, le bouclier frontal s’efface pour laisser place à une bouche disproportionnée en quatre parties, associant trois motifs de grilles différents et complexes. Les phares aiguisés paraîtront forcément familiers aux colons d’origine lointaine et inconnue, avec des feux de jour en triptyque de triangles inversés, pour un regard matriciel à LED clairvoyant. Le logo de la marque hispanique est pour la première fois entouré de lumière, quitte à perdre un peu de son relief, et trône au bout d’un capot nervuré et plongeant. À l’ouverture du hayon incliné, le Tavascan divise le bandeau lumineux rouge qui le parcourt d’un feu à l’autre, intégrant l’étrange logo complètement rétroéclairé. En termes d’espace en soute, avec ses 540 l disponibles, Cupra fait un peu moins bien que ses cousins Volkswagen ID.5 (549 l) et Skoda Enyaq Coupé iV (570 l).
Ovni silencieux Pas de grondement suspect à l’allumage, le dernier né de Cupra emploie uniquement l’électricité pour se mouvoir. Pour la version « Endurance » de base, un bloc de 286 ch installé sur le train arrière permet d’atteindre jusqu’à 568 km d’autonomie. Sur le train avant de la version « VZ », une machine additionnelle de 109 ch autorise une transmission de la puissance aux quatre roues avec un total de 340 ch à disposition ainsi que 522 km d’autonomie. Un montant déclaré par le constructeur, comme souvent, à revoir à la baisse. La batterie de 77 kWh de capacité utile et une consommation moyenne autour des 20 kWh/100 km ne peuvent pas ensemble laisser espérer plus de 400 km de conduite sans recharge. Pour ce qui est de l’habitabilité, le Tavascan a pris soin d’entamer la chute de son pavillon derrière la tête des occupants de la banquette arrière. La garde au toit pousse à oublier le dessin « coupé » de sa carrosserie. La place centrale est assez confortable avec une largeur qui laissera coexister paisiblement trois passagers côte à côte. Le plancher plat et la marge aux genoux finissent de convaincre qu’il est possible d’inspirer la sportivité tout en satisfaisant la famille.
Habitacle à l’ambiance de vaisseau extra-terrestre L’essentiel, toutefois, est de trouver ses repères une fois installé au poste de commandement. Ici, ce n’est pas forcément le cas, notamment à cause des commandes sensitives au volant qui peuvent prêter à confusion, provoquant des changements de volume audio non désirés et des actions sur le petit écran d’instrumentation, moyennement lisible et pas très intuitif. La touche tactile côté conducteur pour gérer l’ouverture et la fermeture des vitres avant ou arrière pourrait également générer quelques plaintes. Il en va de même pour le très grand écran tactile de 15’’ qui, bien que réactif, demande une accoutumance nécessaire pour y trouver ses marques. Les boutons physiques disparaissent à la faveur de ces particularités ergonomiques, deux actionneurs ronds subsistant seulement au niveau du volant destinés aux modes de conduite. Dans l’ensemble, l’habitacle tient plus du vaisseau « alien », ce qui est peu commun. Une colonne vertébrale prend sa source dans la console centrale au relief écaillé, bâtissant un pont entre les sièges, jusqu’à la planche de bord. Les tons gris, bleu foncé et cuivrés sont typiques du style Cupra, comme les épais sièges avant, confortables et offrant un bon maintien. Bien que l’ensemble paraisse solidement assemblé, la finition n’est pas particulièrement distinguée. L’éclairage personnalisable accessible à partir du premier niveau de pack d’équipements optionnels souligne les courbes des aérateurs d’un bout à l’autre de la planche de bord, illuminant aussi les contre-portes avant et arrière, si la lumière des étoiles à travers le large toit panoramique ne suffisait pas.
Prix d’appel relativement peu élevé grâce à la fabrication chinoise Avec tous ces équipements et ses deux moteurs, ce SUV électrique émarge à 2,2 tonnes, favorisant un comportement moins sportif que son apparence ne le suggère. Il reste cependant dynamique, performant et bien amorti grâce à une suspension adaptative malgré les jantes de 21’’ de la version VZ. Son freinage facile à doser mais spongieux à l’approche de l’arrêt confirme une orientation du véhicule vers le voyage plutôt que la conduite sportive. La fabrication chinoise du Tavascan justifie un prix d’appel de 46 990 €, plus compétitif que ses clones techniques du groupe Volkswagen. Ce qui en fait une alternative de style avec un supplément de personnalité.
Specs
Chiffres Vitesse maxi : 180 km/h Accélération de 0 à 100 km/h : 5,5 sec Autonomie constructeur (km) : 522 Temps de recharge 11kW/borne rapide : 8h/28min* Poids à vide : 2 273 kg *de 10 à 80 % de capacité Données techniques Puissance fiscale : 5 CV Moteur électrique : AV électrique asynchrone 109 ch + AR électrique synchrone à aimants permanents 286 ch Batterie : Lithium-ion Capacité nette/brute (kWh) : 77/82 Puissance maxi : 340 ch Couple maxi : 134 Nm (AV) + 545 (AR) Transmission : Intégrale, 1 rapport Pneus : 255/40 R21 Dim. L x l x h, en m : 4,64 x 1,86 x 1,60 Empattement, en m : 2,77 Volume du coffre, en l : 540 Durée de garantie : 2 ans + 1 an de garantie additionnelle