Son aînée de six ans, elle a entretenu une relation amoureuse avec lui. Mais les disputes étaient leur lot quotidien. L’irréparable n’a pas tardé à se produire.
Lorsque cette femme monte, ce mardi 22 octobre, à bord de l’autocar qui devait parcourir une distance de près de cent quarante kilomètres, depuis la ville de Marrakech à destination de la ville de Jamaât Shaïm relevant de la province de Safi, où demeure sa sœur, personne ne remarque que son visage était livide et crispé. En fait, elle était angoissée, bouleversée, embarrassée et triste. Elle se tient sur un siège sans adresser la parole à quiconque. Le chauffeur démarre alors que cette femme, âgée de quarante-deux ans, se plonge dans un océan de silence. Il semble qu’elle ne se rend même pas compte du brouhaha qui y règne. Après deux heures de route, elle arrive chez sa sœur. Celle-ci l’accueille chaleureusement, mais elle remarque qu’elle n’est pas dans son assiette. Elle lui demande ce qui lui est arrivé et pourquoi cette mélancolie, elle ne reçoit aucune réponse.
Mardi passe puis mercredi, et cette quadragénaire continue à se plonger dans un silence de mort. Elle était presque à jeun, puisqu’elle ne mangeait que des bribes. Pour quelle raison ? Il fallait attendre le troisième jour de son arrivée chez sa sœur, à savoir le jeudi, pour qu’elle crache le morceau. En effet, sentant que sa sœur porte un terrible fardeau, elle lui conseille de tout lui dire afin qu’elle puisse l’aider. La sœur lui lance alors une réponse qui a l’effet d’une bombe : «Je l’ai tué !».
Sa sœur reste plantée à sa place tout en ressentant comme si le sol s’est effondré sous ses pieds avant de lui demander si elle a vraiment tué quelqu’un, qui et pourquoi?
La langue de cette femme se délie enfin. Elle raconte qu’elle a entretenu, depuis quelques mois, une relation amoureuse avec un jeune homme, un trentenaire. Elle le rejoignait, de temps en temps, chez lui, au douar Al Qaïd qui se situe dans la commune rurale Harbil qui relève de la préfecture de Marrakech. Mais, il n’était plus comme avant. Leur relation est devenue tendue, ponctuée par des malentendus et des disputes. Et lors d’un moment de colère, mardi 22 octobre, elle l’a surpris par derrière pour lui asséner des coups de couteau au dos.
Le laissant gisant dans une mare de sang, elle a fermé la porte de l’appartement et elle a pris la fuite sans que personne ne se rende compte d’elle. Aussitôt, sa sœur lui a donné un seul conseil, à savoir se présenter de son plein gré aux gendarmes pour leur avouer son crime. Effectivement, en fin de l’après-midi du jeudi 24 octobre, elle s’est rendue chez les gendarmes de Jemaât Shaïm. Entre-temps, les gendarmes de Berhil se sont dépêchés sur la scène du crime en réponse à l’alerte qu’ils ont reçue des voisins de la victime. Ils ont affirmé aux gendarmes qu’ils ont remarqué du sang qui sortait de l’ouverture du bas de porte de l’appartement en plus d’une odeur nauséabonde qui a commencé à en provenir. En achevant le constat d’usage, les gendarmes de Berhil ont reçu un coup de téléphone de leurs collègues de Jemaât Shaïm les informant que la mise en cause est venue chez eux pour avouer avoir tué son amant.