Emergence d’un pôle Maroc-Amérique latine

Géostratégie. La coopération entre le Royaume et l’Amérique latine se renforce dans différents domaines depuis quelques années. Les liens sur les plans diplomatiques et économiques offrent désormais de nouvelles perspectives. Eclairages. Le Maroc et l’Amérique latine sont en train d’écrire un nouveau livre dans l’histoire de leur coopération. Une coopération qui ouvre de nouveaux horizons […]

Emergence d’un pôle Maroc-Amérique latine
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Géostratégie. La coopération entre le Royaume et l’Amérique latine se renforce dans différents domaines depuis quelques années. Les liens sur les plans diplomatiques et économiques offrent désormais de nouvelles perspectives. Eclairages. Le Maroc et l’Amérique latine sont en train d’écrire un nouveau livre dans l’histoire de leur coopération. Une coopération qui ouvre de nouveaux horizons dans le domaine de la coopération pour le Maroc et le continent africain avec les pays donnant sur l’autre rive de l’ancien Atlantique. Les derniers jours ont été marqués par plusieurs annonces qui renseignent sur la solidité des liens entre les deux parties. Les pays du Sud en général, et l’Afrique et l’Amérique latine en particulier, disposent d’énormes potentialités qui doivent être exploitées et transformées en richesses pour promouvoir le développement économique et social de leurs peuples, a indiqué, mercredi à Rabat, le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. S’exprimant à l’ouverture de la 30ème session extraordinaire du Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL), qui se tient au siège du Parlement marocain deux jours durant, il a souligné que ces deux régions géographiques (Afrique et Amérique latine) possèdent plus de 70 % des terres arables du monde, dont seule une partie limitée est exploitée, évoquant dans ce sens les défis majeurs que pose la sécurité alimentaire mondiale, tant dans le contexte de la crise actuelle que dans celui des crises à venir. «Il s’agit aussi des ressources humaines dont nous disposons, car la majorité de la population de l’Afrique et de l’Amérique latine est composée de jeunes qui ont besoin d’enseignement, de formation et d’intégration pour être au cœur du développement intégral, moteur de l’économie et des services, tant au niveau de la production que de la consommation», a-t-il fait remarquer. Les pays des deux continents disposent également de ressources marines et de potentialités en matière de production d’énergie verte, l’énergie du futur, qui représente un défi mondial face aux dérèglements climatiques, a-t-il poursuivi. Face à ces potentialités, a-t-il soutenu, les pays de l’Afrique et de l’Amérique latine sont confrontés à des défis majeurs qui doivent être transformés en opportunités de développement et de renaissance. «Ces pays supportent les charges et les conséquences des dérèglements climatiques de manière plus aiguë que d’autres pays, ce qui accentue la vulnérabilité et pèse sur les dépenses publiques, dans un contexte où leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète ne dépasse pas 12 %», a-t-il dit. Les pays d’Amérique centrale, des Caraïbes, du Mexique et du Maroc peuvent jouer un rôle clé pour relever ces défis en raison de leur situation géographique, de leurs potentialités et de leur richesse culturelle, étant donné que ces pays s’appuient sur une riche profondeur linguistique et culturelle commune, ainsi que sur une dynamique de développement importante, en parallèle avec un engagement fort en faveur de la construction de la démocratie et du renforcement des institutions sur une base volontaire, selon leurs traditions institutionnelles nationales, a-t-il fait valoir. Coopération Sud-Sud De leur côté, les présidents et les représentants des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique ont souligné à Rabat l’importance de la coopération Sud-Sud et des blocs régionaux pour promouvoir le développement, asseoir la stabilité et relever les défis économiques, sécuritaires et environnementaux communs aux pays du Sud. S’exprimant lors d’une conférence sur «La coopération entre l’Afrique et l’Amérique latine pour faire face aux défis de sécurité et de paix», organisée dans le cadre de la 30ème session extraordinaire du Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL), ces intervenants ont souligné la nécessité d’adopter des approches globales et innovantes pour approfondir les partenariats stratégiques correspondantes aux aspirations des peuples de ces pays. Ils ont mis en avant dans ce sens le rôle des institutions législatives dans le rapprochement des visions et la création des espaces de concertation et de coordination sur les questions d’intérêt commun. A cet égard, Ernesto Castro Aldana, président du Conseil législatif du Salvador et ancien président du FOPREL, a affirmé que la coopération régionale solide est à même contribuer au renforcement de la capacité collective à affronter les défis communs, portant notamment sur la réalisation du développement économique et de la sécurité alimentaire ainsi que la lutte contre le changement climatique. Le renforcement des liens entre l’Afrique et l’Amérique latine offre d’importantes opportunités en matière d’échange d’expériences et de développement de partenariats fructueux, exprimant son espoir que ces réunions aboutissent à des mesures concrètes et de mécanismes tangibles pour assurer le bien-être des peuples des deux régions. De son côté, Nery Ramos, président du Congrès de la République de Guatemala, a salué l’engagement des membres du FOPREL à œuvrer et à discuter de manière constructive pour améliorer le niveau du bien-être dans leurs pays et relever les défis du développement économique et social durable. Pour l’ambassadeur, directeur général des relations bilatérales au ministère des affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Fouad Yazough, le Royaume place les enjeux justes du continent africain et les intérêts vitaux de ses peuples au cœur de ses préoccupations. Le Maroc n’a cessé de concrétiser son engagement envers ces questions à travers des initiatives multidimensionnelles visant à promouvoir le développement humain et durable, a-t-il insisté. M. Yazough a ajouté que le Maroc est profondément convaincu que la réalisation de la sécurité et la paix passe par un développement global et équitable, soulignant que le Royaume a lancé des programmes ambitieux visant à promouvoir l’éducation, la santé et l’économie à travers l’Afrique. Le Royaume œuvre également pour le développement de la coopération Sud-Sud à travers de nombreuses initiatives dans des secteurs tels que la sécurité alimentaire, l’énergie et les infrastructures, a-t-il rappelé. «Statut avancé» Le Forum des présidents des pouvoirs législatifs d’Amérique centrale, des Caraïbes et du Mexique (FOPREL) a annoncé, mercredi à Rabat, le passage du Parlement marocain du statut de «membre observateur permanent» au sein du FOPREL, octroyé en 2014, à celui de «partenaire avancé». Cette décision, votée à l’unanimité par les membres du FOPREL, a été annoncée à l’ouverture des travaux de la 30ème session extraordinaire du Forum, abritée par le Parlement marocain sous le thème «Affronter les défis communs: sécurité, changements climatiques et développement économique». A cette occasion, une attestation de reconnaissance a été remise au président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, et au président de la Chambre des conseillers, Mohamed Ould Errachid, au regard du rôle central du Royaume du Maroc dans le renforcement de la coopération Sud-Sud, notamment entre l’Afrique et l’Amérique latine. Dans une allocution de circonstance, le secrétaire général exécutif du FORPEL, Urbina Ariel Albarado, a affirmé que l’octroi de ce statut au Maroc constitue l’aboutissement des efforts du Parlement marocain pour renforcer la coopération avec les pays d’Amérique centrale, des Caraïbes et le Mexique, permettant ainsi d’enregistrer des progrès dans nombre de projets communs, qui «se concentrent non seulement sur les défis auxquels nous sommes confrontés, mais visent également l’édification d’une vision commune pour l’avenir de nos pays». Et d’ajouter que le statut de «partenaire avancé» assurera au Parlement marocain une présence permanente de ses représentants au sein de l’instance, soulignant l’engagement du Forum à promouvoir un environnement propice à un co-développement flexible et équilibré, grâce à la diplomatie parlementaire. En outre, le secrétaire général exécutif du Forum FOPREL a salué les efforts de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et Son leadership «qui est la clé du progrès et de la prospérité du Maroc», soulignant que l’accueil par le Royaume des travaux de la 30ème session extraordinaire du Forum «reflète son engagement à renforcer les relations parlementaires internationales».