Dès son enfance, Mounia Lamkimel a été passionnée par l’art dramatique qui lui a ouvert par la suite de larges horizons artistiques. En marge de sa participation au festival Ithrane à Ait Attab où un vibrant hommage lui a été rendu, elle nous livre les secrets d’un parcours artistique réussi.
ALM : Le théâtre était votre grande passion depuis votre enfance. Pourriez-vous nous parler du début de votre parcours artistique ?
Mounia Lamkimel : Tout a commencé à l’école Al-Fadila pour filles, où j’ai fait ma scolarité primaire. Chaque année, je participais aux célébrations de la Fête du Trône organisées au sein de l’école. Dès mon jeune âge, j’étais fascinée par cette fête chère au peuple marocain, empreinte de fierté. Je faisais partie de celles et ceux qui présentaient des saynètes. Et nous étions en plus passionnés par le travail associatif et le volontariat. J’ai également pris part à plusieurs activités, notamment le dessin et le chant, pour lesquelles j’ai remporté un prix au niveau régional. Ce qui m’a encouragée à participer à des formations au Centre culturel et à la Maison des jeunes.
Depuis l’enfance, je me suis naturellement dirigée vers des initiatives en faveur de la jeunesse. À l’âge de 16 ans, j’ai participé à une formation du ministère de la jeunesse et des sports afin d’encadrer et de former les cadres des colonies de vacances. À l’issue de cette formation, je suis devenue un cadre national. J’étais aussi membre de l’Association des enseignants de sciences de la vie et de la terre, et d’autres associations artistiques. Par la suite, j’ai été sacrée meilleure actrice au théâtre municipal d’El Jadida. Cette consécration m’a incitée à aller de l’avant en vue de réaliser les objectifs escomptés. C’était un véritable déclic qui m’a encouragée à envisager une carrière professionnelle et des études approfondies dans le domaine du théâtre.
Pourriez- vous nous définir la comédie?
En ce qui concerne la comédie, je constate qu’il existe plusieurs formes de comédies que le grand public ne distingue pas toujours aisément. Il y a le comique verbal, gestuel ; des situations qui provoquent le rire, le sarcasme, la comédie noire… Je n’ai jamais cherché tout ce qui est verbal pour faire rire, il y a un genre de sarcasme intelligent. En outre, je ne cherche pas à faire rire à partir d’un quelconque sarcasme, de tout ce qui est corporel en faisant des grimaces… je n’aime pas ce genre de comédie, c’est la situation qui fait rire.
A votre avis, le théâtre est-il meilleur que le cinéma et la télévision ? Pourquoi?
Je privilégie le théâtre, car la lumière et la célébrité ne sont pas mes priorités. Depuis mon enfance, mon ambition a toujours été de travailler dans ce domaine par passion et non par quête de notoriété. Le théâtre est un atelier de formations et de recherches riches et diversifiées, c’est le contact direct avec le public et celui qui n’a pas fait de théâtre ne pourra jamais réussir dans son parcours artistique. En général, l’immunité s’acquiert sur scène. Il ne faut pas être amoureux du théâtre… il faut l’adorer. Ce n’est pas un métier, le théâtre, c’est une passion ! Pour reprendre la citation de Sacha Guitry.
Quel est le secret de votre réussite dans l’univers artistique ?
A mon avis, le succès en général ne tient à aucun secret. Il repose sur une formule simple: d’abord le talent, qui est un don divin. Ensuite la formation continue, sans début ni fin, à travers les ateliers, les scènes de théâtre, les maisons de jeunes et les centres culturels. L’humilité est également essentielle dans ce parcours.
J’ai participé à de nombreuses pièces sur les grandes scènes théâtrales du Royaume. Pour moi, le véritable succès réside dans la capacité d’incarner des rôles, à leur donner vie et à les réussir. La clé est la persévérance, car le succès est un processus continu.
Pourriez-vous nous parler en quelques mots de la troupe Al Bsat ?
Concernant la troupe Al Bsat , c’est un genre de spectacle populaire qui est très connu. Il s’agit de la troupe grâce à laquelle ma passion a vu le jour lorsque j’étais encore adolescente. Des jeunes de Benslimane, des lycéens. Nous nous étions rencontrés et nous avions décidé de participer à des formations. Ainsi, nous avions poursuivi nos études et présenté des pièces de théâtre à la maison des jeunes et pendant les festivals du théâtre scolaire… Rappelons que la troupe Al Bsat qui a été fondée en 1999 a évolué du théâtre scolaire et jeunesse vers le théâtre professionnel. Ainsi, cette troupe a représenté le Maroc à plusieurs reprises aux niveaux arabe et international, au Koweït, en Tunisie et en Corée du Sud, et a remporté des prix prestigieux lors du Festival national du théâtre de jeunesse dans six éditions sur dix. La troupe a sillonné les différentes régions du Royaume avec des pièces comme «Infertilité d’illusion», «La Tente», «Les Rames du Vent», …
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