69.000 enfants accomplissent des travaux dangereux au Maroc, soit près de 6 enfants au travail sur dix.
Journée mondiale : Pour l’éradication du travail des enfants d’ici 2030, le Maroc a mis en place un plan d’action ambitieux. Ce phénomène est en baisse continue, mais il reste toujours préoccupant. 110.000 enfants étaient engagés dans une activité économique en 2023 selon les chiffres du HCP.
Le Maroc à l’instar du monde entier célèbre ce jeudi 12 juin la Journée mondiale contre le travail des enfants, une occasion de dresser les avancées réalisées par le Royaume dans la lutte contre ce phénomène. Cette année, cette journée est placée sous le thème « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire : accélérons nos efforts! ». Ce thème reflète à la fois les progrès réalisés au cours des dernières décennies et l’urgence d’intensifier l’action pour atteindre les objectifs mondiaux. Pour l’éradication du travail des enfants d’ici 2030, le Maroc a mis en place un plan d’action qui vise deux objectifs principaux, à savoir l’éradication du travail des enfants de moins de 15 ans, avec un accent particulier sur le secteur agricole et l’élimination progressive de l’emploi des mineurs de 16 à 18 ans dans les travaux dangereux d’ici 2030. Ce plan s’articule autour de trois axes stratégiques, à savoir l’accélération de la prévention du travail de l’enfant, à travers la lutte contre la pauvreté, l’abandon scolaire, l’acquisition de compétences professionnelles ainsi que l’information et la sensibilisation.
Figurent également la consolidation de la réglementation et le renforcement du contrôle. Selon les derniers chiffres disponibles du Haut-Commissariat au Plan ( HCP), 110.000 enfants étaient engagés dans une activité économique en 2023. Par rapport à 2022, cet effectif a baissé de 13,4% et de 55,5% par rapport à 2017. Cette part est de 2,8% en milieu rural, soit 88.000 enfants contre 0,5% en milieu urbain (22.000 enfants). Ce phénomène touche davantage les garçons que les filles et il est souvent associé à la déscolarisation. En effet, 85,6% des enfants au travail sont de sexe masculin, 91,5% ont entre 15 et 17 ans et 79,9% vivent en milieu rural. A noter que 89,1% ont quitté l’école et 2,3% ne l’ont jamais fréquentée. Le HCP avait aussi précisé que 69.000 enfants accomplissent des travaux dangereux, soit près de 6 enfants au travail sur dix (63,3%). Parmi les enfants exerçant des formes de travail dangereux, 74% sont résidents en milieu rural, 91,2% de sexe masculin et 87,9% âgés de 15 à 17 ans. Il faut aussi signaler que le phénomène des enfants au travail a concerné 77.000 ménages, ce qui représente 1% des ménages marocains. Dans les zones rurales, 55.000 ménages sont concernés par ce phénomène contre 22.000 dans les villes.
Le Maroc organisera en 2026 la Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants
En reconnaissance des efforts du Maroc en faveur de la protection des droits des enfants, le Maroc a été désigné par acclamation des membres du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT), réuni en mars à Genève, pour organiser la sixième Conférence mondiale sur l’élimination du travail des enfants. Le Maroc devient ainsi le premier pays arabe à accueillir cet événement mondial. La Conférence, qui devrait se tenir au deuxième trimestre de 2026 permettra de définir l’action à mener collectivement face à la non-réalisation de la cible 8.7 des Objectifs de développement durable (ODD), relative à l’élimination du travail des enfants d’ici à 2025, et contribuera à l’élaboration des processus prévus pour l’après-2030.
Cet évènement mondial sera aussi l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre des conclusions du deuxième Sommet mondial pour le développement social, prévu en novembre 2025 à Doha, en ce qui concerne le travail des enfants et ses causes profondes. Cette conférence mondiale permettra de dresser le bilan des progrès accomplis et des problèmes rencontrés depuis la cinquième Conférence mondiale, tenue à Durban en mai 2022. Rappelons que le Maroc a ratifié deux conventions internationales, à savoir la Convention 138 de l’OIT (Organisation internationale du travail) qui interdit le travail des enfants de moins de 15 ans, et la Convention 182 qui interdit les pires formes d’emploi pour les mineurs âgés de 15 à 18 ans. La Convention 182 interdit l’utilisation des enfants dans les conflits armés, la prostitution, la pornographie et les activités illicites telles que le trafic de drogue, et les travaux dangereux.
Au niveau mondial, selon les dernières estimations publiées dans un rapport conjoint de l’OIT et l’Unicef le mercredi 11 juin 2025, près de 138 millions d’enfants travaillaient en 2024 et 54 millions d’entre eux ont effectué des travaux dangereux susceptibles de mettre en péril leur santé, leur sécurité et leur développement. Selon les données du rapport, l’agriculture reste le secteur le plus touché en totalisant 61 % de tous les cas d’enfants au travail, suivi des services, tels que les travaux domestiques et la vente de biens sur les marchés, (27 %) et de l’industrie, notamment l’exploitation minière et la fabrication, (13%).
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