Malgré nos alertes dans les journaux sur les facteurs qui favorisent l’insécurité alimentaire, l’indifférence du gouvernement est en train de conduire le Mali vers l’année de tous les dangers. Incapable d’anticiper encore moins d’agir efficacement en cas de sinistres, les autorités de la transition sont désormais réduites à un constat synonyme d’un aveu d’échec. S’il est admis que gouverner c’est prévoir, nous pouvons dire sans risque que la gouvernance actuelle de notre pays a montré toutes ses limites. Relativement épargnées par les conséquences de leurs propres manquements, les autorités de la transition donnent cependant l’impression de se moquer de la souffrance du peuple, déjà fragilisé par leur choix de gouvernance unilatérale.
Pour tous observateurs avertis, la famine, consécutive à l’insécurité dans le centre, au déplacement massif pour cause d’insécurité, à la mauvaise organisation de la campagne agricole avec l’indisponibilité des intrants et la pluviométrie, est inéluctable en 2025. Les facteurs aggravants comme la diplomatie de guerre, la corruption qui fragilise l’apport du secteur minier, blanchiment d’argent, les atteintes aux biens publics, l’augmentation du train de vie de l’Etat, les caisses vides de l’État, le retrait annoncé de la Cédéao et l’absence de volonté politique pour soulager les éventuelles victimes, font craindre le pire.
N’étant pas en odeur de sainteté avec les plus grands contributeurs humanitaires, notre pays s’en remettra encore une fois à la diaspora déjà assaillie par les difficultés économiques que traverse le pays depuis un certain temps.
En attendant cette fatidique épreuve qui n’est plus qu’une question de temps, notre objectif est de tirer encore une fois la sonnette d’alarme afin d’anticiper les conséquences dans la mesure du possible pour les pauvres.
Cette mission régalienne incombe d’abord à l’État qui ne peut se borner à imposer la résilience au peuple pendant que ses tenants exercent dans l’opulence. Réduire le train de vie de l’État notamment au niveau des salaires et autres primes des plus hautes autorités, mais aussi couper la tête de la mafia qui agit impunément dans le secteur de l’exportation de l’or sont entre autres des pistes de solutions qui peuvent amoindrir les effets de la mauvaise campagne agricole. Le CNT qui touche les députés sans en être doit être restructurée afin de coller à la volonté exprimée du peuple. Pour nous a défaut de réduire ses membres à 15, les membres du CNT doivent être des bénévoles. Idem pour les nombreuses commissions dans le cadre des réformes.
Aussi, nous devons envisager des options pour capitaliser cette masse critique d’eau que nous avons exceptionnellement reçue cette année pour les projets agricoles.
Il incombe aux autorités de circonscrire nos craintes légitimes avec les actions fortes réalistes et palpables.
Ty-Chérie
Présidente de l’association Fasso Barra Tôn