Quelques heures après l’ouverture de la 29ᵉ édition du FESPACO, la FEPACI et le comité national d’organisation du fespaco ont rendu un vibrant hommage à Souleymane Cissé, figure emblématique du cinéma africain, disparu le 19 février 2025 à Bamako.
Alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Ouagadougou pour présider le jury du long métrage des Etalons d’or de Yennenga, celui que ses proches surnommaient affectueusement « Solo » s’est éteint subitement, juste après avoir animé une conférence de presse. Son départ brutal laisse un vide immense dans le monde du 7ᵉ art.
Lors de cette cérémonie d’hommage tenue le 22 février 2025 dans la salle Ciné Burkina, Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général de la FEPACI, a fait lire un texte poignant en mémoire de son regretté aîné. Il a salué la mémoire d’un homme de conviction, un pionnier du cinéma africain et un conseiller précieux pour la FEPACI. Double lauréat de l’Etalon de Yennenga, Souleymane Cissé a marqué des générations de cinéastes, tant par son talent que par son engagement indéfectible en faveur du cinéma africain.
« Boua », comme l’appelaient affectueusement les plus jeunes, a inspiré non seulement ses contemporains, mais aussi toute une nouvelle génération de réalisateurs africains. Son rayonnement a dépassé les frontières du continent, lui valant de prestigieuses distinctions en Europe et aux Etats-Unis.
Après la lecture du texte de Cheick Oumar Sissoko, l’ancienne secrétaire générale de la FEPACI, la Sud-Africaine Mme Sepati, a également rendu un hommage appuyé au cinéaste disparu. Un autre moment fort de la cérémonie fut la lecture du texte de Salif Traoré, membre de la FEPACI, qui a souligné combien « Solo » était « un visionnaire et un homme profondément attaché aux valeurs sociales et humaines ».
Une très grande émotion dans la salle
L’émotion était palpable dans la salle. Plusieurs personnalités du monde du cinéma ont pris la parole, partageant souvenirs et témoignages sur celui qui a tant œuvré pour le rayonnement du 7ᵉ art africain. Parmi elles, l’une des filles du cinéaste avait spécialement fait le déplacement à Ouagadougou pour assister à cet hommage bouleversant.
Un cinéaste togolais a résumé le sentiment général : « Le Mali, l’Afrique et le monde ont perdu un grand homme. Il a connu la prison pour son engagement en faveur du cinéma. N’oublions pas Solo, mais aussi sa famille. Vivement un autre Souleymane Cissé ».
Cette cérémonie restera gravée dans les mémoires comme un moment de profonde émotion. Des larmes ont coulé, des voix se sont brisées, mais une certitude demeure : Boua ne disparaîtra jamais du cœur des cinéastes, des cinéphiles et de tous ceux qui chérissent le cinéma africain. Comme l’écrivait un poète, « les morts ne sont pas morts » : l’esprit de Souleymane Cissé continuera de vivre à travers ses œuvres et résonnera encore dans les salles obscures.
L’hommage a été organisé par le secrétariat général de la FEPACI et le comité national d’organisation du FESPACO.
Yaye Astan Cissé
(depuis Ouagadougou)