FIFA : Sans Bavieux, le Mali risque gros pour très longtemps

De retour au sein du Conseil de la Fifa après 14 ans de traversée du désert, le Mali risque de perdre sa place, ainsi que tous les avantages qui vont avec, dans l’organe suprême décisionnel de l’instance dirigeante du football mondial. En cause : la restriction de mouvement qui s’apparente à des brides pour Mamoutou Touré […]

FIFA : Sans Bavieux, le Mali risque gros pour très longtemps
   maliweb.net
De retour au sein du Conseil de la Fifa après 14 ans de traversée du désert, le Mali risque de perdre sa place, ainsi que tous les avantages qui vont avec, dans l’organe suprême décisionnel de l’instance dirigeante du football mondial. En cause : la restriction de mouvement qui s’apparente à des brides pour Mamoutou Touré « Bavieux », pour pouvoir battre campagne en vue de sa réélection, quatre ans après son élection par acclamation par ses homologues présidents des 54 fédérations africaines. Le vendredi 12 mars 2021, Mamoutou Touré dit Bavieux devenait membre du Conseil de la Fifa. Cette élection du président de la Fédération malienne de football (Femafoot) intervenait 14 ans après le dernier mandat d’Amadou Diakité. Ainsi, Bavieux devenait le 2e Malien de l’histoire de la Fifa à occuper ce poste si important et stratégique. Alors qu’on s’approche de la fin de ce mandat, les démarches sont en cours pour son renouvèlement. Ce qui passe par un autre vote dont le scrutin est prévu pour le 12 mars prochain. Entretemps, les prétendants doivent, au préalable, déposer leurs dossiers de candidature au plus tard le 12 novembre prochain. Après un premier mandat au bilan reluisant, la logique voudrait que Bavieux rempile pour un second mandat comme l’a su le faire son devancier Amadou Diakité. Problème ? L’actuel président de la Femafoot n’est pas libre de ses mouvements (pour des raisons extra-sportives) pour être en mesure de battre campagne, au même titre que ses éventuels challengers, auprès de ses pairs présidents des 54 Fédérations africaines en vue de sa réélection quatre après avoir été acclamé par ces derniers. Pour bon nombre d’observateurs, cette restriction de mouvement s’apparente à des brides pour le Malien plébiscité le 12 mars 2021 d’autant plus que sa place semble être lorgnée par son homologue de la Côte d’Ivoire. « La Côte d’Ivoire, à travers le nouvel élu de la Fédération, Idriss Yacine Diallo, se positionne pour chiper la place de Bavieux. Ceci, s’il se réalise, est un affront et un désaveu pour notre souveraineté, dans le contexte politique actuel du Mali. Bavieux a donc besoin de cette liberté conditionnelle pour défendre sa place à la Caf et à la Fifa afin de mener une campagne égalitaire contre ses adversaires, disons contre la candidature ivoirienne, surtout après la claque et le drame de Bouaké que le Mali a subis en février dernier lors de la Can  2023. Bavieux en a droit, et les autorités politiques et judiciaires doivent lui offrir cette magnanimité, puisque LA JONCTION entre la politique sportive du Chef de l’Etat, le Général d’Armée  Assimi Goïta, en ce moment (offrir à la jeunesse sportive du Mali plus d’une demie douzaine d’infrastructures sportives) et les bénéfices que le mandat de Bavieux à la Caf et à la Fifa a engendrés, depuis 2021, est un paramètre de notre plaidoyer », justifie ainsi son action de plaidoirie, le président de la Ligue de football de Ségou, Almoustaph Maïga. Quant à Amadou Diakité, premier Malien à siéger au sein du Conseil de la Fifa, la perte d’une telle place pour un pays est énorme et ses conséquences très fâcheuses. « Quand un pays perd le poste à la Fifa, il est difficile de le reconquérir parce que d’autres pays aussi sont à l’affût, et chacun connait l’importance et les autres se battent aussi pour l’avoir. C’est le cas aujourd’hui de notre compatriote Mamoutou Touré dit Bavieux, qui est membre du Conseil de la Fifa. Donc, si vous le perdez, vous mettrez du temps avant de le reconquérir », a-t-il prévu. En vieux routier de la Fifa (1998 à 2007) et de la Caf (1992-2017), celui qui a été également président de la Femafoot (1992-2002) énumère les avantages du poste de Conseiller de la Fifa en ces termes : « La présence d’un compatriote au niveau des instances comme le Conseil de la Fifa ou le Comité Exécutif de la Caf est un atout majeur pour le pays en question. Parce que d’abord cela permet que le compatriote participe aux réunions les plus importantes, et donc qu’il comprenne les décisions qui sont prises pour mieux les expliquer à ses compatriotes. Ensuite, cette présence permet de bénéficier des projets que ces instances font en priorité. Et ces projets sont destinés à toutes les associations du monde, mais la présence de quelqu’un peut faire qu’on soit prioritaire. » Pour étayer les propos d’Amadou Diakité, il est évident que le premier mandat de Mamoutou Touré « Bavieux » au Conseil de la Fifa a permis de consolider les acquis et de mettre en œuvre plusieurs autres projets au bénéfice du Mali et de son football comme nous le rappelle le président de la Ligue de Ségou : « Grâce à cette place du Mali dans ces instances internationales sportives, Bavieux a contraint à faire séjourner à Bamako, et le Président de la CAF Patrice Motsepe et le Président de la FIFA Infatino avec des retombées très t significatives : un Hôtel 5 Étoiles de 6 niveaux, un Stade de 12 500 Places, 3 Terrains gazonnés, bref, le plus grand Centre Technique Ultra Moderne au Sud du Sahara dont les travaux (90 % de finition), pour plus de 5 milliards de francs CFA, ont apporté une plus-value à l’économie locale ainsi qu’un lifting à la ville de Bamako, dans sa péri-urbaine longtemps négligée. Sans compter l’érection des sièges des Ligues de football qui se dressent esthétiquement dans toutes les régions du pays. C’est grâce à l’entregent de Bavieux que la Caf, dans une diligence absolue et déconcertante, a vite fait d’homologuer plusieurs stades régionaux ainsi que le Mamadou Konaté, afin d’accompagner la politique nationale sportive du Président de la Transition. » De compatriotes maintenus dans leurs postes dans les différentes instances à la nomination d’autres Maliens à des postes stratégiques, les avantages sont légion : « : La présence de l’ancienne capitaine des Aigles du Mali,  Fatou Camara,  au Projet FIFA sous-régional, basé à Dakar, Fatoumata Guindo, ancienne présidente du Comité de Normalisation,  à la Commission Football Féminin de la Fifa, Sékou Massire Sylla des 11 Créateurs de Niaréla, à la Commission Inter-clubs de la Caf, Dr. Adama Sangaré à la Commission Médicale Caf, Toubaye Koné à la Commission Juridique UFOA, Me Boubacar Karamoko Coulibaly à la Commission Juridique de la Caf, Sidi Békaye Magassa à la Commission Compétition UFOA, de même que le Général Diabaté,  le Ministre Abdoulaye Diop à la Commission Bonne Gouvernance FIFA, Mady Diallo Coordinateur des Compétitions Caf,  Mamadou Diallo à la Zone UFOA-A à Banjul en Gambie (Marketing) ; Ibrahim Haïdara au Département panafricain des Arbitres, Boubou Traoré Penny parmi les 20 Arbitres Professionnels africains, l’obtention au niveau de la Caf  (par un tour de main) de la Licence PRO pour une vingtaine d’entraîneurs désormais sécurisés pour postuler dans le monde entier……; et puis pour la première fois dans l’histoire du football malien, un Président de Ligue régionale, notamment Sikasso, dans la Commission Caf des Commissaires de matchs. » Membre du Conseil de la Fifa au même titre que Bavieux, Gianni Infatino, président de la Fifa, a flatté un bilan dont est comptable notre compatriote : « Au cours de cette période, la gouvernance et les finances ont été renforcées. Des étapes importantes ont été franchies vers un football vraiment mondial. Au cours de cette période, la Fifa n’a eu de cesse de répondre aux besoins en constante évolution du football, mais aussi de garantir l’égalité des chances pour ses 211 associations membres. »   Alassane Cissouma