Le niveau des budgets publics alloués à un secteur et leur évolution sont le premier indicateur du degré d’engagement des pouvoirs publics dans une réforme ou un secteur.
En l’espace de trois exercices, le budget consacré à l’éducation nationale est passé de 62 à 91 milliards DH, soit une augmentation spectaculaire de presque 45%. Une telle hausse est d’autant plus remarquable qu’elle s’est produite à un moment où la multitude de grands chantiers sociaux, tous aussi urgents les uns que les autres, mettait les finances publiques sous une pression inédite.
Malgré l’effort budgétaire colossal induit par la généralisation de la protection sociale, la réforme du système sanitaire, les aides sociales directes, sans oublier la facture du dialogue social ou encore les autres programmes de soutien spécifiques dans certains secteurs d’activité, l’éducation nationale a été manifestement placée en haut de la liste des priorités.
Mais l’engagement ne s’est pas seulement limité à l’aspect budgétaire. On se rappelle qu’en 2021, quelques semaines seulement après sa prise de fonction, le gouvernement avait tenu à ce que les partenaires sociaux de l’enseignement soient les premiers avec qui le dialogue fut ouvert. Le suivi des réalisations, des actions et de l’implémentation des réformes a vite été érigé en priorité absolue pas seulement au niveau du ministère de tutelle mais du Chef du gouvernement en personne.
Par le passé, des expériences ont démontré que l’efficience des politiques publiques n’est pas fonction seulement de la taille des budgets alloués mais aussi et peut-être beaucoup plus de l’engagement collectif des acteurs, notamment institutionnels et publics, de la qualité du suivi et de la gouvernance assidue et rapprochée.