Éric Coquerel, président de la commission des finances à l'Assemblée nationale française a dénoncé un nouveau gouvernement "toujours plus à droite, toujours plus illégitime", indiquant qu'il "ne terminera pas l'hiver". Olivier Faure, chef du PS, estime quant à lui qu’"aucune des conditions du pacte de non-censure n'a été respectée" dans la composition du nouveau gouvernement.
L'annonce du nouveau gouvernement de François Bayrou lundi soir a déclenché une avalanche de réactions critiques, notamment sur les réseaux sociaux. Si le nouveau cabinet se veut un gouvernement d’union autour des défis politiques et économiques, les oppositions ne décolèrent pas. L'opposition de gauche fustige une équipe qualifiée de provocante et de soumise au Rassemblement national (RN). Malgré les critiques acerbes, François Bayrou défend un gouvernement qu'il veut capable de répondre à la situation complexe du pays. Pourtant, les défis sont immenses. Aucune majorité absolue ne soutient ce gouvernement au Parlement, et la gestion du budget 2025 dans un contexte de déficit public élevé et d'abaissement de la note de crédit de la France par Moody’s constitue une véritable épreuve de force. "Je suis persuadé que l'action que je définie devant vous et l'équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés", a déclaré lundi le chef centriste quelques heures après la présentation de son gouvernement. Ce n’est l’avis de l’opposition qui pense qu’il aura exactement les mêmes problèmes et qu’il va être censuré et sûrement plus vite que le gouvernement Barnier, certainement lors de la discussion générale du 14 janvier", a déclaré l’Insoumis, Eric Coquerel, notant "que les forces du NFP (Nouveau Front populaire, NDLR) vont le faire". Un gouvernement qui ne passerait pas l’hiver Et d'asséner que "ce gouvernement Bayrou ne terminera pas l'hiver. Et Monsieur Macron sera aux premières lignes". "Pour tous nos électeurs, c'est une insulte ce gouvernement. C'est tout ce qu'ils ont refusé", a-t-il insisté. "Monsieur Macron a été battu aux Européennes et aux législatives et il veut, coûte que coûte, continuer la même politique. C'est-à-dire une politique néolibérale qui penche vers l'extrême droite", poursuit le député de Seine-Saint-Denis sur le plateau de France 2. De son côté, le chef du PS Olivier Faure a estimé mardi qu’"aucune des conditions du pacte de non-censure n'a été respectée" dans la composition du nouveau gouvernement, et qu’"il n'y a aucune raison d'accorder quoi que ce soit à ce gouvernement". Le responsable socialiste, qui avait accepté de négocier une sorte de pacte de non-agression avec François Bayrou, a regretté que ses conditions n'aient pas été respectées: "pas de dépendance à l'extrême droite, plus de passage en force au 49.3 et un changement de cap". Il a précisé que son groupe pourrait voter la censure dès la déclaration de politique générale du Premier ministre le 14 janvier. La France insoumise (LFI) a d'ores et déjà annoncé son intention de déposer une motion de censure. Mais le Rassemblement national, groupe le plus nombreux à l'Assemblée, a à nouveau répété qu'il ne censurerait pas a priori le nouveau gouvernement. Les oppositions se sont montrées très sévères avec le nouveau gouvernement, accusant notamment le Premier ministre de recycler des personnalités qui avaient auparavant échoué.