La mise en œuvre de réformes visant à renforcer les capacités du parlement et à améliorer la coordination entre les différentes instances de contrôle est essentiel pour garantir une gestion plus transparente et responsable des finances publiques, a souligné, samedi à Rabat, le parlementaire, Lahcen Haddad.
Ces réformes favoriseront la confiance des citoyens dans leurs institutions et contribueront à un développement socio-économique durable et équitable, a indiqué M. Haddad qui intervenait lors d'une table ronde sur "Un modèle de gouvernance financière publique fragilisé", organisée dans le cadre du 16ème Colloque International des Finances Publiques. Il a ainsi préconisé le renforcement des capacités parlementaires, à travers notamment des investissements significatifs dans la formation, l'équipement des commissions parlementaires en termes d'experts, de capacités d'audit, de lecture de la loi de finances et des rapports de la cour des comptes. M. Haddad a aussi insisté sur l'importance d'établir des partenariats avec des institutions académiques et des organisations internationales pour former les parlementaires aux enjeux budgétaires, jugeant cruciale la création d'un cadre formel de coopération entre la Cour des comptes et le Parlement. En outre, il s'est dit pour l'implication de la société civile, la promotion de la participation citoyenne au suivi des finances publiques, la mise en place de plateformes de suivi des dépenses publiques pour accroître la transparence, la révision législative et normative, l'actualisation du cadre législatif pour clarifier les rôles de chaque acteur impliqué dans le contrôle des finances publiques et le renforcement des prérogatives parlementaires dans l'examen des budgets. Cette table ronde a été également l'occasion pour Jean-Pierre Camby, administrateur honoraire à l'Assemblée Nationale Française, d'analyser les fondements de la démocratie budgétaire française. Il a, dans ce sens, fait savoir que l'État français a longtemps maintenu une continuité institutionnelle grâce à des procédures strictes, malgré des périodes de discordance, affectant tant les procédures que les structures parlementaires. De son côté, Michel Bouvard, conseiller-maître à la Cour des comptes et ancien député français, a mis l'accent sur la nécessité de questionner l'efficience de la gestion budgétaire et la répartition des compétences entre l'État et les collectivités territoriales et d'un arbitrage clair sur le nombre et les compétences des niveaux de collectivités pour améliorer la pérennité du système de décentralisation en France. Organisé à l'initiative du ministère de l'Economie et des Finances, en partenariat avec l'Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), ce colloque de deux jours traite essentiellement de la restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France.