En 2024, le nombre d’unités économiques enregistrées au Ninea est de 91 936 contre 95 982 en 2023, soit une baisse de 4, 2%.
Par Dialigué FAYE – Le Bulletin annuel sur les nouvelles immatriculations au Ninea (Banin) de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a fait mention de 91 936 entreprises nouvellement immatriculées au Ninea (Numéro d’identification nationale des entreprises et associations) en 2024. Par rapport à l’année 2023 où 95 982 unités économiques ont été immatriculées, le nombre a reculé de 4, 2%.
Cette baisse est imputable, d’après certains observateurs, à la morosité de l’environnement des affaires. Au-delà des élections présidentielle et législatives, l’année 2024 a été marquée par une situation macroéconomique très tendue où «les marges de manœuvre budgétaires et financières n’existaient quasiment plus».
Mais, précise l’Ansd, «une tendance générale à la hausse a été constatée au cours des six dernières années, avec un pic de 39, 8% en 2021. L’évolution annuelle moyenne sur la période 2019 à 2024 est de 9, 5%».
Concernant la forme juridique des unités, il a été constaté «une prédominance des entreprises personnes physiques, qui représentent 72, 5% des immatriculations en 2024. Elles sont suivies des entreprises personnes morales, avec 14, 4%, puis des opérateurs occasionnels qui ont augmenté de 7, 7%, des propriétaires fonciers 5, 1% et enfin des associés 0, 3%». En termes d’évolution, relève l’agence, «le nombre d’entreprises individuelles a presque doublé entre 2019 et 2024, enregistrant une hausse de 89, 8%, malgré une légère baisse d’1, 8% en 2024. Le nombre d’entreprises de personnes morales immatriculées a également augmenté de 68, 7% entre 2019 et 2024.
En revanche, le nombre de propriétaires fonciers a diminué de près de moitié entre 2023 et 2024. Cette baisse s’explique par le fait qu’en 2021 et 2022, le Recensement national des biens immobiliers réalisé par la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) avait entraîné une forte augmentation des immatriculations de propriétaires fonciers au cours de cette période».
Le commerce, principale activité des nouvelles créations
Relativement au secteur d’activité, le bulletin note que «le commerce demeure l’activité la plus déclarée en tant qu’activité principale pour les nouvelles immatriculations. Il est identifié comme activité principale pour 64, 1% des unités économiques en 2024 contre 59, 9% en 2023. Le commerce est suivi par les services fournis aux entreprises, représentant 7, 9%, et les services personnels et divers 7, 5%». L’Ansd d’ajouter : «L’activité commerciale domine dans l’ensemble des types d’unités. Toutefois, sa proportion est deux fois plus élevée pour les entreprises personnes physiques, représentant 69, 8%, que pour les entreprises personnes morales, 29, 7%. Au sein des entreprises personnes physiques, le commerce est suivi des services personnels et divers (7, 8%) et des services fournis aux entreprises (6, 2%). Hormis le commerce, les principales activités des nouvelles entreprises personnes morales sont «l’agriculture, l’élevage et la pêche» dont la part est de 19, 7%, les «services fournis aux entreprises» 18, 4% et le Btp 8, 8%. Les secteurs des «hôtels, bars, restaurants», 1, 5%, et des «industries textiles», 0, 7%, enregistrent les plus faibles parts dans les nouvelles immatriculations.»
Sur les trois dernières années, renseignent les collaborateurs de Abdou Diouf, Directeur général de l’Ansd, «la part des unités immatriculées s’est consolidée pour le commerce, passant de 48, 3% en 2022 à 64, 1% en 2024, contrairement aux services personnels et divers dont la part est passée de 24% en 2022 à 7, 5% en 2024. Les proportions des autres secteurs demeurent relativement stables».
Plus de la moitié des nouvelles immatriculations implantée à Dakar
S’agissant de la zone d’implantation des nouvelles unités immatriculées, «la région de Dakar concentre la majorité, avec 54, 8%. Les régions de Thiès et Kaolack suivent avec des parts respectives de 13, 8% et 5, 6%, témoignant d’une bonne dynamique de création d’entreprises, bien que moindre par rapport à Dakar. Les régions de Diourbel et Ziguinchor se retrouvent avec des parts respectives de 5, 5% et 3, 8%. En revanche, Kédougou, Kaffrine et Sédhiou, où des taux respectifs de 0, 8%, 1, 3% et 1, 3% ont été notés, enregistrent les plus faibles proportions, reflétant une dynamique économique plus limitée». Entre 2019 et 2024, indique le document annuel, «la part des nouvelles immatriculations à Dakar a diminué au bénéfice des régions de Kaolack, Ziguinchor, Thiès et Tambacounda. La proportion des enregistrements à Kaolack est passée de 3, 6% en 2019 à 5, 6% en 2024, lui permettant d’occuper la troisième place, précédemment détenue par Diourbel en 2023, qui a connu une baisse de deux points».
Une prépondérance des entreprises individuelles
Analysant le statut, les experts de l’Ansd mentionnent qu’en 2024, «les entreprises individuelles dominent largement, représentant 72, 7% du total, soit plus de sept immatriculations sur dix. Elles sont suivies par les Groupements d’intérêt économique (Gie) avec 6, 7%, les Sociétés à responsabilité limitée (Sarl) avec 2, 9% et les Sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée (Suarl) avec 2, 2%. En 2024, la part des entreprises individuelles a légèrement augmenté, passant de 71, 1% en 2023 à 72, 7%. Une tendance similaire est observée pour les Gie et les Sarl, tandis que les proportions des Suarl, des S.a et des autres formes de sociétés sont restées relativement stables au cours des six dernières années».
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