Immigration : Michel Barnier compte sur le dialogue avec le Maroc sur les OQTF

Dans une interview exclusive avec Le JDD, le Premier ministre français Michel Barnier a dévoilé les grandes lignes du prochain projet de loi sur l'immigration. Il a fait part de sa volonté d'établir un dialogue avec les pays d'origine, dont le Maroc, concernant l'exécution des OQTF.  Au programme : durcissement des contrôles, refonte de l'aide médicale aux étrangers (AME) et allongement des délais de rétention pour les migrants en situation irrégulière. Avec des discussions cruciales à venir avec des pays comme le Maroc et l'Algérie, la France veut rééquilibrer sa politique migratoire dans un esprit de coopération bilatérale.   Lors de son entretien avec le journal Le JDD, Michel Barnier, Premier ministre français, s'est exprimé sur des questions centrales liées à l'immigration, un sujet qui continue d'alimenter les débats en France. À l'heure où l'Union européenne renforce ses politiques d'asile et de migration, la France s'apprête à faire d

Immigration : Michel Barnier compte sur le dialogue avec le Maroc sur les OQTF
   lopinion.ma
Dans une interview exclusive avec Le JDD, le Premier ministre français Michel Barnier a dévoilé les grandes lignes du prochain projet de loi sur l'immigration. Il a fait part de sa volonté d'établir un dialogue avec les pays d'origine, dont le Maroc, concernant l'exécution des OQTF.  Au programme : durcissement des contrôles, refonte de l'aide médicale aux étrangers (AME) et allongement des délais de rétention pour les migrants en situation irrégulière. Avec des discussions cruciales à venir avec des pays comme le Maroc et l'Algérie, la France veut rééquilibrer sa politique migratoire dans un esprit de coopération bilatérale.   Lors de son entretien avec le journal Le JDD, Michel Barnier, Premier ministre français, s'est exprimé sur des questions centrales liées à l'immigration, un sujet qui continue d'alimenter les débats en France. À l'heure où l'Union européenne renforce ses politiques d'asile et de migration, la France s'apprête à faire de même, avec un projet de loi national qui devrait introduire des mesures clés.   En mai 2024, le Parlement européen avait adopté le Pacte asile et migration, marquant un tournant décisif dans la gestion de l'immigration au niveau européen. Ce pacte prévoit un renforcement des contrôles aux frontières et un filtrage systématique des demandeurs d'asile, avec l'objectif de mieux maîtriser les flux migratoires. Michel Barnier a expliqué que la France transposera ces dispositions dans son cadre législatif national, en s'appuyant sur l'expérience et la compétence du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, ainsi que sur la cohésion gouvernementale.   Une des mesures phares à venir concerne l'aide médicale aux étrangers (AME). Interrogé sur les possibles changements, Barnier a souligné la nécessité d'une « maîtrise des dépenses de l'AME », un sujet sensible qui sera au cœur des discussions parlementaires. « Le gouvernement et le Parlement prendront toutes les dispositions pour que ces dernières ne progressent plus », a affirmé le Premier ministre, insistant sur la volonté de freiner l'augmentation des coûts liés à cette aide.   Parallèlement, le projet de loi prévoit de lutter contre les abus et détournements qui ont pu être constatés dans le cadre de certaines mesures migratoires existantes. Le gouvernement entend agir fermement sur ces points, tout en renforçant les dispositifs de rétention pour les migrants en situation irrégulière. En lien avec les discussions européennes autour de la « directive retour », qui impose un délai de trente jours aux migrants illégaux pour quitter le territoire, la France envisage d’allonger les délais de rétention pour les étrangers sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).   Ces décisions s’inscrivent dans une volonté de renforcer les dispositifs de renvoi tout en maintenant un dialogue constructif avec les pays d’origine. Michel Barnier a insisté sur l'importance de coopérer avec ces pays, notamment le Maroc et l'Algérie, avec lesquels la France entretient des relations étroites. « Nous prolongerons ou reprendrons les discussions avec ces pays, dans un esprit de coopération bilatérale, sans agressivité », a précisé le chef du gouvernement, appelant à une approche concertée pour résoudre la question des OQTF.   La visite imminente du président français Emmanuel Macron au Maroc devrait d’ailleurs mettre ce sujet au centre des discussions bilatérales. En effet, la question des OQTF a récemment été relancée par un tragique fait divers en France, impliquant un homme marocain sous le coup d'une obligation de quitter le territoire. Ce meurtre, qui a profondément marqué l'opinion publique, a ravivé les débats sur l'efficacité de cette mesure administrative.   À l’aube de ces réformes, Michel Barnier s'est montré confiant quant à la capacité du gouvernement à gérer ces défis, tout en soulignant la nécessité d'un dialogue international fort et apaisé. Avec ce projet de loi sur l’immigration, la France ambitionne de répondre à la fois aux préoccupations nationales et aux impératifs de solidarité européenne, tout en engageant des discussions constructives avec les pays concernés.