En mouvement d’humeur depuis plusieurs semaines, pour la question des chantiers et surtout l’application du décret sur leur retraite, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) se veut catégorique : «Malgré les efforts faits par les enseignants pour un retour à une année académique normale après les fermetures intempestives des universités publiques suite aux événements sociopolitiques de 2021, 2023 et 2024, la situation des universités est toujours inquiétante, marquée par des chantiers jamais achevés depuis une décennie, des effectifs pléthoriques liés au faible taux d’encadrement, des moyens très limités et l’ouverture tardive des campus sociaux qui compromet la reprise des enseigne-ments/apprentissages.»
Le Secrétaire général de la Coordination du campus de Thiès du Saes, Mamadou Tandiang Diaw, constate que «le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Mesri) peine à respecter les promesses faites librement lors de ses tournées dans les universités publiques». La situation, remarquent les syndicalistes, est d’autant plus préoccupante que les bacheliers de l’année 2024 ont, «depuis, frappé aux portes des universités publiques pour l’année 2024-2025».
«Non» à la réception provisoire des chantiers inachevés
En mai 2022, «pour répondre à la revendication de la communauté universitaire de l’Uidt de Thiès, les autorités n’avaient d’autre solution que de précipiter la réception (et non la finition) des chantiers inachevés de l’Université Iba Der Thiam».
La Coordination des syndicats (Saes, Sudes, Stesu, Satuc) et la Conférence des présidents des amicales d’étudiants de l’Uidt de Thiès soulignent : «Les autorités de l’établissement universitaire avaient programmé une réception provisoire qui fait ressurgir de très mauvais souvenirs comme l’Auditorium, l’Auberge des jeunes, les salles de classe de l’Ufr Santé et de l’Ensa. En effet, dès la réception provisoire de ces bâtiments, les entreprises en charge de la construction ont déserté les chantiers en amenant tous les plans. Aujourd’hui, ces infrastructures «réceptionnées» avant leur finition sont soit abandonnées, soit «achevées» avec les moyens propres de l’université, en l’absence de la garantie décennale de l’entreprise pourtant obligatoire.» Pour les chantiers sur la Vcn, la communauté universitaire relève encore des manquements : «Les moyens de l’université ne permettent pas de finir les travaux de la station d’épuration, en plus des nombreux petits manquements déjà soulignés sur les chantiers (salle d’eau non opérationnelle, rampes à installer, des toitures en tôles galvanisées à reprendre, des prises électriques non adaptées, etc.).» C’est pourquoi la Coordination des syndicats de l’Uidt, qui représente toute la communauté universitaire de Thiès (Per, Pats et étudiants), s’était mobilisée pour dénoncer cette réception provisoire des chantiers inachevés qui, dit-elle, «si toutefois elle est effective, risque d’être définitive, comme par le passé». La communauté universitaire dit attendre «la livraison de ces chantiers depuis plusieurs années» et dénonce : «L’université en location qu’est l’Uidt croule sous le poids des effectifs d’étudiants. Nos conditions déplorables de travail perdurent depuis de nombreuses années malgré nos multiples interpellations. Les nouveaux bacheliers ont rejoint le campus avec une aggravation de la situation déjà dramatique depuis quelques années.»
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