Les entreprises industrielles marocaines et surtout leurs effectifs d’ingénieurs et techniciens ont fait fort en 2024 en se classant premiers au monde en matière d’innovation, de dessins et de modèles industriels (lire article en pages 4-6).
La caractéristique de cette catégorie d’innovation est qu’elle relève non pas de la recherche fondamentale et pure qu’abritent les centres de R&D et universités mais plus de la recherche pratique et appliquée qui relève plus de l’usine. Bien que moins spectaculaire, moins visible et peu médiatisée, la recherche appliquée en milieu de production est la plus rapidement productive en termes de résultats. Et au Maroc, elle se pratique quotidiennement presque de manière anodine et parfois forcée dans les usines et sites de production.
Elle permet surtout aux entreprises d’adapter leurs process de fabrication soit pour les améliorer en termes de rendements et produit final, soit pour faire face à des aléas exogènes. Mais dans tous les cas, elle est synonyme de la capacité des entreprises et des ingénieurs et techniciens marocains à faire preuve de créativité et d’agilité.
Le meilleur exemple a été donné en 2020 quand, face à la paralysie du commerce mondial et aux besoins en produits, matériels et dispositifs sanitaires et médicaux, des pans entiers du secteur industriel s’étaient ingéniés à usiner leurs propres machines et pièces de rechange, en l’absence des fournisseurs traditionnels, ou encore à reconfigurer leurs lignes pour fabriquer de nouveaux produits répondant à l’urgence sanitaire. Et c’est assurément avec ce même état d’esprit basé sur la capacité de s’adapter rapidement que le Maroc pourra réussir son process de transformation industriel aujourd’hui en cours.