Par Abdou Latif MANSARAY – La Journée de monitoring médiatique a été célébrée, mardi, dans plusieurs pays d’Afrique, notamment au Sénégal. Mme Ami Diouf, Présidente-directrice exécutive du Réseau interafricain pour les femmes, médias, genre et développement, assure que cette journée est dédiée aux femmes qui travaillent dans les médias en vue d’examiner leurs conditions de travail et les postes qu’elles occupent, entre autres. «Aujourd’hui, nous avons réuni de jeunes étudiants et étudiantes pour échanger avec eux. Ce projet est né lors d’une conférence mondiale tenue à Pékin, où les problèmes des femmes dans les médias ont été exposés. C’est par la suite qu’est né ce projet visant à éradiquer les maux dont elles sont victimes», a déclaré Mme Ami Diouf. Elle a également fait le point sur le projet pour en révéler les détails. «Nous allons mener des enquêtes en approchant les patrons de presse afin d’évaluer les conditions et les difficultés rencontrées par les femmes dans les médias. Il est nécessaire d’engager des échanges pour apporter des changements dans les conditions de travail des femmes. Certes, ils évoquent souvent des frais : le loyer, les salaires, l’eau et l’électricité. Les femmes représentent plus de 50% de la population et jouent un rôle crucial dans l’économie et le développement du pays», a-t-elle ajouté. Dans ses propos, elle a souligné qu’au sein des médias, la politique de genre est souvent absente, ce qui explique pourquoi elles font face à divers problèmes. «Tout le monde sait que les femmes ne sont pas représentées à certains postes. Aujourd’hui, les femmes journalistes qui possèdent leur propre organe de presse sont rares, et au niveau des postes décisionnels, leur représentation est également insuffisante», poursuit-elle.
Pour Papa Adama Touré, coordonnateur du projet Gmmp, les politiques au sein des groupes de presse sont souvent dictées par les patrons. «En 2022 et 2023, nous avons organisé une série d’activités qui nous a conduits à Dakar, Saint-Louis et Tambacounda pour cartographier la représentativité des femmes journalistes et techniciennes. Nous avons échangé avec des rédacteurs en chef et des directeurs de publication, mais il nous reste désormais à sensibiliser et à porter notre plaidoyer auprès des patrons de presse. Certes leur agenda est souvent très chargé, et nous le comprenons, mais il est essentiel de les rencontrer pour discuter des conditions de travail des femmes», a-t-il expliqué.
Parmi les étudiants, Thierno Abdoulaye Diouma, journaliste diplômé du Cesti, a affirmé que cette journée est enrichissante : «Nous sommes actuellement en train de travailler sur le monitoring et, après, des statisticiens analyseront ces résultats. Le monitoring des médias, en tant qu’acteurs de la presse, est crucial. Nous produisons l’information et sommes les mieux placés pour la décrypter ou l’analyser. Participer à cette journée de monitoring m’enrichit et me permet de mieux connaître les médias que je serai chargé de surveiller, tout en m’imprégnant de leur ligne éditoriale.»
Sa consœur, Ndéye Nafy Sow, a également pris la parole pour apporter sa contribution : «Aujourd’hui, il est temps que nous soyons impliquées dans la prise de décisions au sein des médias. Cela me permettra de mieux comprendre les enjeux et où me positionner. Les difficultés sont nombreuses ; les femmes sont souvent écartées des décisions.»
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