C’est la énième fois que le président de l’ACRT est prisonnier d’opinion. Il est pris dans la nasse d’un retour en force du délit d’opinion, pour avoir opiné dans le sens d’une contestation du récit officiel du pouvoir burkinabé en rapport avec une tentative de déstabilisation. En tant qu’invité de Joliba TV News, Issa Kaou N’Djim aurait dû à ce titre se trouver dans le même box que les confrères parallèlement interpellés par la HAC dans le même dossier. Mais, par des procédés alchimiques auxquels la justice malienne nous a habitués ces derniers temps, il répond dans un cadre juridique étrangement déconnecté du vecteur des propos qu’on lui reproche. Or l’indissociabilité des deux dossiers est évidente et c’est probablement à cause de leurs incidences réciproques que le régulateur des médias s’y prend avec plus de zèle dans la répression de Joliba TV. Dont une éventuelle disculpation désarçonnerait la justice contre Kaou N’Djim. Aussi étrange que cela puisse paraître, la malveillance apparente de cette subtilité procédurière semble échapper à tous ou du moins n’est jamais prise en compte dans les dénonciations qui affluent au sujet de l’atteinte à la liberté de la presse. Comme si le secteur s’en porterait mieux si la chape de plomb qui le guette n’épargne pas ses interlocuteurs et autres sources d’information.
La Rédaction